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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 11:40

À Mademoiselle Agathe DICHE, à Agen

Adèle rappelle la foi et le respect à avoir envers l’Eucharistie.

+ J.M.J.T. Ce 4 septembre 1806

Mon Dieu, donnez la paix à mon âme, pour le temps et l’éternité !

Il me semble qu’il y a longtemps, chère Agathe, que je ne vous ai écrit. Je m’empresse aujourd’hui de la faire avec grand plaisir.

Il faut avouer, ma chère amie, que nous avons bien peu de foi car si nous en avions la moindre chose, quel serait notre recueillement dans le lieu saint où Dieu Lui-même habite.

Quel serait notre tremblement devant la divine présence du même Dieu qui nous jugera et qui, d’avance, de dessus nos autels, fait un terrible discernement. Grand Dieu ! Où en sommes-nous ? Et nous osons paraître dans le temple saint avec un esprit tout dissipé. Nous venons insulter à Jésus- Christ jusque dans son sanctuaire.

Je vous propose la pratique suivante : la première fois que nous entrerons dans l’église, nous ferons en entrant un acte d’humilité et nous resterons un moment sans lever les yeux sur le saint Tabernacle, nous reconnaissant très indignes d’être en la présence de Dieu ; et nos yeux, de se porter à fixer la demeure où son amour le retient captif.

S’il n’y avait un peu de foi sur la terre, laisserait-on Jésus-Christ seul et abandonné presque toute la journée dans nos églises ? Oh ! Du moins, ma chère amie, si nous ne pouvons lui aller tenir compagnie comme nous désirerons, faisons du moins de fréquentes aspirations vers les lieux sacrés où il habite ; transportons-nous y souvent en esprit. Adorons, réparons, demandons. Il est parmi nous pour nous exaucer. Recourons à Lui comme au Père le plus tendre et Il l’est bien en effet.

J’espère avoir le bonheur de Le recevoir le jour de la Nativité, et vous, chère amie, jouirez-vous de ce bonheur incomparable ?

Comment avez-vous trouvé la lettre de M. Larribeau ? Je voudrais bien que Dicherette associât la jeune voisine dont elle m’avait parlé, pour annoncer cette nouvelle à M. Larribeau, qui lui ferait grand plaisir.

Quels bons conseils nous donne-t-il, pour quand nous sommes obligées de nous trouver dans des sociétés mondaines. Et combien nous engage-t-il à faire en sorte de les éviter. Profitons de ses avis. L’air du monde est toujours contagieux ; on en sort plus coupable qu’on y est rentré.

Adieu, chère et bonne amie, aimez-moi comme je vous aime et je n’en demande pas davantage. J’embrasse la Société.

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