Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 février 2018 3 14 /02 /février /2018 17:40
Les Lettres d'Adèle - 45

45. - À Mademoiselle Agathe DICHE, à Agen

Le 22 juillet lui paraît tout indiqué pour parler de sainte Marie-Madeleine et de l’exemple qu’elle nous donne.

+ J.M.J.T. Ce 22 juillet 1806

(Jour de sainte Madeleine) Mon Dieu, changez mon cœur !

Oh ! Ma bien chère amie, quel exemple nous donne aujourd’hui la bienheureuse amante dont nous célébrons la fête !

Elle avait toute sa vie profané son cœur à des amours impurs ; mais à peine se convertit-elle, que tout son amour se porte vers Jésus-Christ. Elle se sert du cœur tendre qu’elle avait pour aimer, oh ! Avec la plus vive ardeur ! Et elle ne peut pas mieux réparer d’en avoir profané les affections, qu’en les consacrant désormais au Seigneur. Elle se sert de la même mesure avec laquelle elle avait éperdument aimé le monde, pour aimer notre divin Seigneur. Et c’est ce qui lui mérita ces consolantes paroles : « Vos péchés vous sont remis parce que vous avez beaucoup aimé ! ».

De même que cette pécheresse, tendre amie, faisons servir ce qui a été pour nous une occasion d’offenser Dieu à la gloire de Dieu même. Par exemple : nous nous sommes trop attachées à la créature ! Eh ! bien, que toute la tendresse et la sensibilité de notre cœur se portent vers le Seigneur.

Nous avons beaucoup de vivacité naturelle ? Eh ! bien, faisons la servir, en la réprimant, à nous être une occasion de mérite, et tournons notre vivacité à nous acquitter avec ardeur de nos devoirs.

Nous avons un grand désir de plaire au monde ? Eh ! bien, tournons ce penchant au désir de plaire au Seigneur.

Nous sommes trop sensibles au mépris ? Faisons servir cette disposition à une grande peine d’avoir encouru la disgrâce de Dieu.

Nous prenons un certain plaisir à orner notre corps ? Changeons d’objet, et mettons toute notre étude à orner notre âme de vertus. Ainsi du reste.

Préparons-nous, ma chère amie, à la visite que nous allons nous faire afin d’en retirer du profit17. Il faut absolument que nous en devenions meilleures ; surtout que nous profitions pour nous exhorter mutuellement au détachement des créatures, qui est la matière de notre défi.

Avez-vous des nouvelles de Mlle Pérot ? Mon dieu, que je la regrette pour notre Société.

Comment trouvez-vous la lettre de M. Larribeau ?18. Voyez comme il parle des tentations. Ayons donc le courage et chassons loin de nous toute pensée de découragement et de pusillanimité.

Adieu, ma très chère Agathe, je vous embrasse de cœur, en attendant le jour heureux où nous le ferons de bouche.

ADÈLE DE BATZ

___________________________
17 Sans doute une prochaine rencontre des Associées à Lompian
18 M. Larribeau, curé de Lompian, paroisse du canton de Damazan (Lot et Garonne), fut un des prêtres qui entrèrent en communion de prière avec l’Association d’Adèle. On peut déduire de plusieurs passages de la correspondance d’Adèle, que M. Larribeau se mit en rapport avec la « Petite Société » vers 1806. La valeur de ce prêtre attira l’attention des principales associées qui en firent leur conseiller. Puis, Adèle le décida à accepter le titre officiel de « Directeur de l’association » (H. rousseau o.c., p. 121, 122).

Partager cet article
Repost0

commentaires

Rechercher

Articles Récents