Évangéliser, c’est porter la Bonne Nouvelle du Christ. Les premiers chrétiens ont consacré leur vie à la mission, et si elle prend d’autres formes aujourd’hui, elle n’en reste pas moins une urgence. Pourquoi ne pas s’appuyer sur les exemples des saints qui, à travers leurs vie, en montrent différentes facettes ?
Saint François d’Assise, à sa manière, montre comment évangéliser. Né au XIIe siècle dans une famille bourgeoise, ce fils de drapier grandit dans un milieu aisé. Jeune homme, il se grise de fêtes, d’argent facile et de vanités du monde, mais finit par s’en lasser. Ce tempérament entier dont le cœur n’est pas rassasié a soif de quelque chose de plus grand. François voit sa vie bouleversée après une rencontre avec le Christ dans la chapelle San-Damiano, à Assise. Il se convertit et change radicalement de mode de vie. Devenu pauvre, il est désormais riche de son amitié avec Jésus-Christ. Sa conversion a appris à François à s’émerveiller de tout, comme le montre son Cantique des Créatures. Populairement appelé le « saint aux oiseaux », le Poverello enseigne quelque chose d’essentiel à travers son rapport à la nature. Pour lui, elle est un lieu d’amitié avec Dieu puisqu’il voit là son œuvre. Reconnaître la nature comme l’œuvre de Dieu et la chanter est une manière d’entrer en relation avec lui. Louer, c’est annoncer.
« Qui mieux que saint François d’Assise a vécu le désir du salut en harmonie avec toutes les créatures ? Car le Poverello n’a pas seulement annoncé la rédemption dans le Christ par toute la péninsule italienne, et jusqu’aux ors du Vatican. Il n’a pas seulement annoncé Jésus aux pauvres comme aux riches, aux chrétiens endormis comme aux impies curieux, aux bourgeois de Boulogne comme aux lépreux de San Lazzaro del Arte, à l’évêque de Rome comme au sultan d’Égypte. Il l’a annoncé aux bêtes et aux bestioles, aux oiseaux et aux poissons, ainsi, n’en doutons pas, qu’aux arbres, aux fleurs et aux étoiles. Serait-ce là une pensée panthéiste ou animiste ? Non, une pensée tout ce qu’il y a de catholique, c’est-à-dire universelle. Il ne s’agit pas bien sûr, pour saint François, de prétendre qu’il y ait du sacré, ou ne serait-ce qu’un sens du sacré, partout, chez les rats comme chez les sycomores. Il s’agit de rappeler que le monde est à Dieu, sans exclusive ».