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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 08:29
VENDREDI SAINT : MÉDITATION PAR Mgr HERBRETEAU - PROPOSITION D'UN CHEMIN SPIRITUEL PAR LE SERVICE DU CATÉCHUMAT - LECTURES DU JOUR ET CHANT - COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE

Jésus obéissant


Méditation pour le Vendredi Saint

 

C’est un jour de grand silence, dans notre confinement. Toute notre méditation converge vers Jésus traversant l’épreuve et Jésus compatissant. C’est l’épreuve de vérité de Celui qui donne sa vie en obéissance au Père. Pour soutenir notre prière, lisons un passage de la Lettre aux Hébreux :

 

« Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre ; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek pour l’éternité. Pendant les jours de sa vie dans la chair, il offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance » (He 5, 5-8)

 

Il faut comprendre l’offrande de Jésus comme une solidarité avec les petits, les souffrants et les pécheurs. Solidarité qui conduit à la Croix. Notons aussi l’idée d’« apprendre » l’obéissance (obéir = écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique). Le Vendredi Saint est chemin, apprentissage de la vraie compassion.

 

L’office des ténèbres

 

Très tôt le matin, il faut se lever pour l’office des ténèbres. Cet office, composé de trois nocturnes, se déroule selon un schéma sobre : après le Notre Père, le Je vous salue Marie, le Je crois en Dieu, nous chantons des psaumes ; des lectures prolongent la méditation des psaumes en faisant appel à l’Ancien et au Nouveau Testaments, ainsi qu’à l’enseignement des Pères de l’Église ; un répond après chaque lecture (le chant Mystère du calvaire) ; une oraison finale.

 

Un rite suggestif est connexe à la célébration de cet office des ténèbres. On peut allumer sept bougies. Après chacun des neuf psaumes, une bougie est éteinte. Ce symbolisme très fort de la lumière évoque le mystère de la vraie lumière du monde qu’est le Christ, enseveli dans la mort et ressuscité pour la vie éternelle. Les psaumes sont les suivants : 1ère nocturne : psaumes 2, 21 ; 2e nocturne : psaume 39 ; 3e nocturne : psaume 37, 87.

 

Ces psaumes font entrer dans l’âme du Sauveur, aident à le rejoindre au plus intime de sa souffrance. Ils dépeignent vraiment une personne qui souffre, qui se plaint, mais surtout qui aime. Au-delà de ces tourments, on sent aussi une paix souveraine, une douceur et déjà la victoire de l’amour. Au cours de ces trois nocturnes, on peut se rappeler la solitude de Jésus, sa miséricorde à l’égard du bon larron, son passage au jardin des Oliviers, son cri sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », la trahison de Judas, le reniement de Pierre…

 

Les lectures offertes à notre méditation sont tout d’abord les Lamentations du prophète Jérémie (Lam 3). Ce sont de longues plaintes entremêlées d’humbles aveux de péché et ponctuées d’instantes supplications. Puis, la deuxième lecture est extraite de la Lettre aux Hébreux (9, 11-28). Elle évoque le sacerdoce du Christ et la perfection de la rédemption acquise par son sang.

 

Enfin, pour la troisième nocturne, nous écoutons un sermon de saint Léon le Grand pour la Passion (cf. Liturgie des heures p. 354) : « Ta croix, ô Christ, est la source de toutes les bénédictions, la cause de toute grâce. Par elle, les croyants tirent de leur faiblesse la force, du mépris reçu la gloire, et de la mort la vie. »

 

Sortir de l’enténèbrement du monde

 

Au moment même où la nature reprend son souffle, avec un printemps très ensoleillé, nous sommes confinés. Difficile de soupirer d’aise quand on sait que, à quelques kilomètres de chez nous, certains malades cherchent le souffle, et leurs soignants des respirateurs !

 

Jésus, est au jardin des Oliviers : « Pris d’angoisse, il priait instamment… » (Lc 22, 44) L’angoisse (du latin angere qui signifie « serrer ») comprime nos poitrines. Depuis ces toutes dernières années, les événements du monde (guerre, terrorisme, violence…) nous plonge dans l’enténèbrement et nous pouvons parfois nous
laisser gagner par la désespérance. Le confinement aggrave la situation de mal-être. Mais nous sommes de ceux qui, par-delà la Passion, la Croix, regardent vers la Résurrection.

 

La grande prière de la liturgie du Vendredi Saint est une respiration bénéfique. La prière de demande que nous exprimons ce jour-là, c’est la grâce d’accepter ce qu’il adviendra. Non par résignation mais dans la confiance ! Cette prière ne demande pas d’avoir une vie sans aspérité, sans souffrance, mais de continuer d’aimer la vie dans l’enténèbrement qui est le nôtre : « Père que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise » (Lc 22, 42). Jésus dit bien par ailleurs : « Qui demande obtiendra » (Lc 11, 10). Ce dont il parle alors, c’est de l’Esprit Saint, cette force au-delà de nos forces qui nous donne d’acquiescer à la vie, malgré les ténèbres.

 

Quelques pistes pour la prière :


• Faire un chemin de croix et s’attarder plus longuement sur telle ou telle station.
• Vénérer la croix et chanter : Ô Croix dressée sur le monde

 

+ Hubert Herbreteau
Évêque d’Agen

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Le SERVICE DIOCÉSAIN DU CATÉCHUMÉNAT  propose pour ce VENDREDI SAINT un CHEMIN SPIRITUEL avec SAINT FRANÇOIS [1181 (ou 1182) - 1226] et SAINTE CLAIRE (1194 - 1253)

VENDREDI SAINT : MÉDITATION PAR Mgr HERBRETEAU - PROPOSITION D'UN CHEMIN SPIRITUEL PAR LE SERVICE DU CATÉCHUMAT - LECTURES DU JOUR ET CHANT - COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE
VENDREDI SAINT : MÉDITATION PAR Mgr HERBRETEAU - PROPOSITION D'UN CHEMIN SPIRITUEL PAR LE SERVICE DU CATÉCHUMAT - LECTURES DU JOUR ET CHANT - COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE

Prière et méditation du jour : Vendredi Saint

par l'abbé Jérôme POMIÉ

Prêtre référent du Service diocésain du Catéchuménat

 

Chers amis,

Vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous un temps de prière pour ce jour et un temps de prière en soirée ou veillée pour ceux qui ne regarderaient pas via internet une célébration de la Passion du Seigneur ou un chemin de croix..

Nous prierons avec la tradition franciscaines et les figures de Sainte Claire et Saint François d'Assise.

Commencent ce vendredi une neuvaine (neuf jours) de prière à la Divine Miséricorde. Pour ceux qui veulent vivre ce temps de préparation à cette fête de la Miséricorde Divine, vous trouverez dans la même PJ le nécessaire.

Pas à pas nous suivons le Christ dans sa Passion ... Quel échec apparent !!! C'est de cet échec apparent que naît l’Église, que nous renaissons femmes et hommes libres.

Votre Abbé, Jérôme

VENDREDI SAINT : MÉDITATION PAR Mgr HERBRETEAU - PROPOSITION D'UN CHEMIN SPIRITUEL PAR LE SERVICE DU CATÉCHUMAT - LECTURES DU JOUR ET CHANT - COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE
CHANT du jour

(Cliquer sur le lien ci-dessus)

Ô Croix bienheureuse

 

1.Ô Croix, étendard de victoire,
Bois où le Christ, Prince de vie,
Pour nous se livre à la mort,
Aujourd’hui s’accomplit notre salut.

 

R.Gloire à toi, ô Croix bienheureuse,
Ô Croix de Jésus.

 

2.Ô Croix, source d’un fleuve immense,
Le sang et l’eau du cœur blessé,
Pour nous laver ont jailli.

 

3.Ô Croix, célébrée par les Anges
Au centre du jardin nouveau.
Arbre de vie glorieux,
Tu nous donnes le fruit qui nous guérit.

 

5.Ô toi, Trinité bienheureuse,
Ceux que tu sauves par la Croix,
Protège-les à jamais,
Que ton Nom soit béni, ô notre Dieu.

 

Paroles : Communauté de l’Emmanuel (G. Pradère / B. Carraud) Musique : Communauté de l’Emmanuel (B. Carraud) Harmonisation : O. Michel D’après l’hymne "Vexilla Regis" /© 2017, Éditions de l’Emmanuel, 89 boulevard Blanqui, 75013 Paris

 

 

LECTURES DU JOUR

 

PREMIÈRE LECTURE

 

« C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé »

 

 

Lecture du prophète Isaïe (Is 52, 13-53, 12)

 

Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élèvera, il sera exalté ! La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme. Il étonnera de même une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

 

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ? Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

 

Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.

 

Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

 

PSAUME (30 (31), 2ab-6, 12, 13-14ad, 17-25))

 

Ô Père, en tes mains je remets mon esprit. (cf. Lc 23, 46)

 

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ;
garde-moi d’être humilié pour toujours.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.

 

Je suis la risée de mes adversaires
et même de mes voisins ;
je fais peur à mes amis,
s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

 

On m’ignore comme un mort oublié,
comme une chose qu’on jette.
J’entends les calomnies de la foule :
ils s’accordent pour m’ôter la vie.

 

Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : « Tu es mon Dieu ! »
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s’acharnent.

 

Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

 

DEUXIÈME LECTURE

 

"Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel"

 

 

Lecture de la première lettre aux Hébreux (He 4, 14-16; 5, 7-9)

 

Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours. Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.

 

ÉVANGILE DU JOUR

 

Passion de notre Seigneur Jésus Christ

 

Le Christ s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. Pour nous, le Christ est devenu obéissant, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom. Le Christ s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. (cf. Ph 2, 8-9)

 

 

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean (Jn 18, 1-19, 42)

 

En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous? » Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » Il leur dit : « C’est moi, je le suis. » Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » Jésus répondit : « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. » Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? » Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

 

Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! » Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. » À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.

 

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! » Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.

 

Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, Ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » Or ce Barabbas était un bandit.

 

Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut à toi, roi des Juifs ! » Et ils le giflaient.

 

Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. » Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le! Crucifie-le! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » Ils lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus : « D’où es-tu? » Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand. » Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. » En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié.

 

Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” » Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »

 

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.

 

Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

 

Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.

 

(Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)

 

Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

 

Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

 

Commentaire de l'Évangile

 

Découvrir Dieu

 

I - Ce soir, à la fin de son agonie, de sa passion, de sa mort sur la croix, Jésus repose au cœur de la terre. Au cours de ces dernières années et en particulier de ces derniers jours, il n’a rien épargné de sa peine. Il a enseigné et guéri ; il a prié et souffert ; il a tout donné. Aujourd’hui, plus que tout autre jour, il a rejoint chacune de nos souffrances, chacune de nos misères. Dans le bois de sa croix étaient inscrites toutes nos épreuves et tous nos péchés. Il est venu les porter, les prendre sur lui, se laisser clouer à eux. Il est venu marcher avec nous dans tout ce que nous vivons ; la passion nous donne aujourd’hui cette assurance que nous ne sommes pas seuls. Aujourd’hui Jésus a été abandonné par les siens, en particulier Simon. Mais un autre Simon surgit, Simon de Cyrène, qui accepte l’invitation à marcher avec Jésus sur le chemin de la Croix. Des femmes se manifestent au pied de la croix et à l’entrée du tombeau. Ces hommes et femmes nous représentent lorsque nous acceptons de suivre Jésus dans son épreuve. Ils représentent l’humanité qui se rassemble autour de l’homme par excellence, celui qui a racheté l’humanité. Aujourd’hui, au creux du vendredi saint, c’est la souffrance de toute l’humanité que l’Église porte pour la présenter à Jésus ; aujourd’hui Jésus vient rejoindre, d’une manière particulière, toutes les souffrances de notre monde.

 

Évangile commenté par le Père Alain de Boudemange

 

II - C’est la grande agonie pour Jésus, mais en réalité c’est la nôtre, car c’est pour nous qu’il porte cette lourde croix chargée de nos péchés. Pour notre salut, Christ ne recule devant rien. Il veut coûte que coûte nous sauver, et pour cela il va porter sa croix jusqu’au bout. La réussite de sa mission est son seul objectif. Tous les coups qu’il a reçus, toute la lâcheté et la méchanceté dont il a été victime n’ont pas eu raison de Lui. Avec Lui, clouons nous aussi nos péchés sur le bois de la croix pour que ses saintes plaies les consument et qu’ils nous reviennent en grâces.  La souffrance indicible de Jésus en croix doit, bienaimés frères, nous aider à changer nos cœurs si souvent endurcis en cœurs de chair. Christ a offert sa vie par amour, nous devons nous aussi donner notre vie par amour pour les autres.

 

L’évangéliste Jean qui nous rapporte ces événement tragiques a fort éloquemment souligné le courage des femmes qui ont bravé la foule, maîtrisé leur peur pour suivre et surtout témoigner de leur amour, de leur foi en Jésus. Quel courage!  Elles nous montrent que c’est possible de rester fidèles, de tenir fermes, de rester attachés à Jésus, malgré les épreuves de la vie. Ces braves dames nous donnent une belle leçon de fidélité. Le corps de Jésus a été déposé dans le tombeau, mais nous savons que la grande et merveilleuse nouvelle nous attend. A Jésus qui vit et partage avec nous nos joies et peines, demandons  lui de se pencher sur les détresses de ce temps. Qu’Il les soulèvent et les terrasse avec la sa croix du victorieuse.

 

Évangile commenté par Père Gilbert Biaye     

 

 

 

 

VENDREDI SAINT : MÉDITATION PAR Mgr HERBRETEAU - PROPOSITION D'UN CHEMIN SPIRITUEL PAR LE SERVICE DU CATÉCHUMAT - LECTURES DU JOUR ET CHANT - COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE
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