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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 06:11
Jean-Paul II dans la Vallée des temples en Sicile en 1993

Jean-Paul II dans la Vallée des temples en Sicile en 1993

Orazio Coclite et Alessandro De Carolis – Cité du Vatican - 22 octobre 2020

 

«N’ayez pas peur !», l'encouragement de Karol Wojtyla encore d’actualité

 

Le 22 octobre 1978, Jean-Paul II débutait son ministère en prononçant cette exclamation inoubliable, un signe de foi et de courage. Selon le postulateur de sa cause en canonisation, en ces temps de pandémie, ces mots résonnent avec une force nouvelle.

 

Le monde actuel, blessé par la Covid-19, a perdu une grande partie de ses certitudes. La tentation, ces temps-ci, est de trouver des solutions en ordre dispersé, c'est pourquoi - dès les premières heures de la pandémie, le Pape François a invité la communauté internationale à ne pas se désintégrer, en insistant sur le fait que l’«on ne se sauve pas seul, mais ensemble», une considération qui revient dans de nombreux discours même de haut niveau. À un autre moment de l'histoire, la voix d'un autre pape a connu un sort similaire.

 

Il y a 42 ans, le 22 octobre 1978, devant des milliers de visages qui se tournaient vers lui  depuis le parvis de la place Saint-Pierre, Jean-Paul II a commencé son pontificat en s'exclamant soudain : «N'ayez pas peur ! Ouvrez, en effet, grandes les portes au Christ !». Une incitation à se confier à un plus grand «pouvoir salvateur», à une époque de murs et de systèmes opposés.

 

Maintenant que le mur à abattre est l'infiniment petit d'un virus, l'appel de Karol Wojtyla résonne intact dans sa pertinence. C'est ce qu'explique à Vatican News le postulateur de la cause de canonisation de saint Jean-Paul II, Mgr Slawomir Oder :

R. - Me revient à l’esprit une phrase que j’ai trouvée dans ses écrits, qui remonte au tout début de son pontificat, quand il retrace son histoire,  il conclut en affirmant : «Debitor factus sum», «Je suis devenu débiteur», et pour moi cela est aussi une clé pour interpréter ce qu’est le phénomène de Jean-Paul II : il paie de sa vie la dette d'amour, en particulier qu’il a envers le Christ. Et pour cette raison les mots «Ouvrez, ouvrez en grand les portes au Christ» ont une valeur programmatique à cette époque, mais ils restent valables encore aujourd'hui.

 

Tout comme la vie de Jean-Paul II consistait à payer sa dette envers Dieu pour son amour, nous, aujourd'hui, en acceptant son invitation, nous pouvons en quelque sorte faire notre part en payant notre dette vis-à-vis de ce pape et de la période que nous traversons. Si aujourd'hui, même dans le contexte du monde frappé par la pandémie, nous avons recours au Christ, nous pouvons aussi ouvrir nos cœurs et nos esprits, nos consciences -ouvrir les systèmes politiques, économiques, étatiques, culturels, les vastes domaines dans lesquels l'homme agit- au message chrétien.

 

Jean-Paul II a fait preuve d'une grande force : quel témoignage nous a-t-il laissé dans sa façon de vivre la maladie ?

R. - Je pense qu’il nous reste à tous une image forte, celle qu’il nous a laissée justement à la fin de ses jours, le denier Vendredi Saint. On se souvient de ce tournage pour la télévision de sa participation à son dernier Chemin de croix au Colisée. Il n’était plus présent physiquement parmi les pèlerins, mais dans sa chapelle enserrant la croix de ses mains. Pour lui, la croix était une clé de lecture des douleurs humaines, une clé ouvrait les portes de l’espérance.

 

Jean-Paul II a été un protagoniste de l'histoire. Je ne me souviens pas qui affirme que chacun apporte sa contribution, qui avec une virgule qui avec un chapitre, mais il me semble que celle de Wojtyla vaut plus qu'un livre...

R.- Ce ne fait aucun doute. Nous avons été témoins de véritables changements d'époque, ayant certainement des racines très lointaines. L’élection de Jean-Paul II a été un élément, cet homme qui venait d'un pays lointain, de Pologne, au-delà du rideau de fer. Soudain, avec lui, il a fallu prendre conscience de l'existence de l'Europe de l'Est. Mais bien qu'il ait été un protagoniste avec ses mots, ses paroles d’encouragement, il était extrêmement humble. Quand on lui a fait remarquer que c'était lui qui avait fait tomber le communisme, il le niait très clairement. Il disait que c'était l’œuvre de la Divine Providence, qui s’était servi aussi de lui. Jean-Paul II est un homme qui a accompagné tous ces processus historiques par sa prière tout d'abord, mais ensuite par sa parole, par son enseignement, par le témoignage de son courage et par des gestes prophétiques. Jean-Paul II nous a appris à ne pas nous résigner à la médiocrité, mais à vivre la plénitude de notre vie de manière à faire d’elle un véritable chef-d'œuvre.

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