Aleteia - Mathilde de Robien - avec I.Media - publié le 20/03/2022
Le pape François s'apprête à consacrer la Russie et l'Ukraine au Cœur Immaculé de Marie ce 25 mars. Qu'est-ce que cela signifie ? S'il s'agit de tout remettre entre les mains de la Vierge, cet acte n'engage-t-il pas aussi les croyants ?
C'est un geste historique que s’apprête à poser le Saint Père le 25 mars 2022, jour de la fête de l’Annonciation. Alors que l’offensive russe sur le territoire ukrainien dure depuis 25 jours, le Pape va consacrer la Russie et l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, et a invité tous les évêques et les prêtres du monde entier à s’unir à la consécration.
Consacrer signifie « dédier à un but sacré ». Le terme revient très souvent dans le vocabulaire de l’Église que ce soit pour les lieux (églises), les personnes (religieux ou laïcs consacrés) et les objets liturgiques, ou encore, cœur de la foi chrétienne, pour la consécration eucharistique. Par dévotion, on peut aussi se consacrer personnellement (on parle alors de consécration votive) au Christ par Marie. Cette démarche personnelle s’est étendue dès le Moyen Âge à des villes, puis à des pays. Ainsi, Louis XIII a consacré la France à Marie en 1638, une démarche imitée ensuite par des évêques ou des papes, pour des pays et lieux définis, voire pour le monde entier. La première consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie est faite par Pie XII, pendant la deuxième guerre mondiale, le 31 octobre 1942.
De nombreux pays ont déjà été consacrés au Cœur Immaculé de Marie. Les évêques portugais ont consacré le Portugal le 13 mai 1931. La Pologne fut consacrée en 1946 et l’Australie en 1948. Plus récemment, le Congo s’est consacré au Cœur Immaculé de Marie le 4 février 2017, en présence du cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Le 18 février 2017, l’Angleterre et le Pays de Galles ont été consacrés par le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster. Quelques mois plus tard, les évêques d’Écosse ont eux aussi consacré leur pays au Cœur Immaculé de Marie, le 3 septembre 2017. Il y a deux ans, le 25 mars 2020, au début de la pandémie de Covid-19, 24 pays ont été consacrés au Cœur Immaculé de Marie et au Sacré-Cœur de Jésus à Fatima pour invoquer la protection du Seigneur et de la Vierge Marie face à l’épidémie. Les pays consacrés (ou qui renouvelaient leur consécration) étaient les suivants: Albanie, Bolivie, Colombie, Costa Rica, Cuba, Espagne, Guatemala, Hongrie, Inde, Kenya, Mexique, Moldavie, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Pologne, Portugal, République dominicaine, Roumanie, Slovaquie et Timor oriental.
Cependant, comment consacrer un pays tout entier alors que ses habitants ne sont pas tous croyants ? La consécration d’un pays est bien une consécration votive : ce n’est pas une consécration formelle (qui requiert le consentement), mais une intercession pour le pays. Dans son exhortation apostolique Reconciliatio et poenitentia, Jean Paul II expliquait la démarche : « C’est entre les mains de cette Mère, c’est à son Cœur immaculé – auquel nous avons confié plusieurs fois l’humanité entière perturbée par le péché et déchirée par tant de tensions et de conflits – que je remets spécialement cette intention : que par son intercession, l’humanité découvre et parcoure le chemin de la pénitence, l’unique chemin capable de la conduire à une totale réconciliation ! ». Un acte de consécration s’adresse en réalité à Dieu le Père, par l’intercession de la Vierge Marie. Cela implique, comme le souligne Jean Paul II, d’être soutenu par un chemin de conversion.
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