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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 11:10

 

Homélie de Mgr Hubert HERBRETEAU pour la journée de la mission universelle à Notre Dame de Peyragude, le jeudi 4 août 2022
Jr 31, 31-34 ; Ps 50 ; Mt 16, 13-23

 

Chers amis, frères et sœurs,


          Saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, nous accompagne au cours de cette journée de la Mission universelle.
C’est l’occasion de nous redire combien notre charge de pasteur, combien notre ministère presbytéral, est difficile et passionnant comme fut le sien. Jean-Marie Vianney a exercé son ministère dans une toute petite localité, Ars, mais son rayonnement sacerdotal, aujourd’hui comme hier reste universel.
Nous, prêtres à la manière des apôtres, nous sommes dans une Église particulière, un diocèse, mais notre mission est pour l’Église tout entière.
Redisons quelques mots de l’itinéraire spirituel du curé d’Ars !


Le désir d’être prêtre


        Il arrive à Ars comme curé, le 9 février 1818. Sa première visite est pour l’église. Il est originaire de Dardilly (il y est né et baptisé le 8 mai 1786), village situé près de Lyon. Ses parents sont très croyants.
Avec ses frères et sœurs il reçoit une éducation dans la simplicité, l’entraide et surtout la piété. Il a 4 ans lors de la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. La famille Vianney comprendra qu’une révolution est en marche à partir de 1790. Avec la Constitution Civile du Clergé, les curés doivent prêter serment à cette Constitution.
Certains acceptent et d’autres doivent se cacher ou s’exiler. C’est le cas du curé de Dardilly qui doit s’enfuir et qui est remplacé par un curé « constitutionnel ».
Jean-Marie est témoin de la terreur qui règne dans le pays. Cela durera jusqu’au 18 Brumaire (9 novembre 1799), date où Napoléon Bonaparte prend le pouvoir à Paris et redonne la liberté de culte. Pendant ce temps, Jean-Marie travaille à la vigne et au champ. Il dort dans l’étable où il a rangé, au-dessus de sa couche, un Évangile et une Imitation de Jésus-Christ.


        À l’âge de 18 ans, il exprime le désir de devenir prêtre. Ce qui pose problème : il n’a jamais fait travailler sa mémoire, il a oublié la grammaire, il ne connaît rien au latin. De plus, ayant atteint l’âge de la conscription, il est incorporé pour aller faire la guerre aux Espagnols. Il rejoint un régiment à Lyon en partance pour Bayonne, mais en très mauvaise santé, il tombe malade.
Puis, malgré lui, il ne pourra poursuivre la route. Il va rester caché par la population locale pendant dix-huit mois. Finalement il fera le séminaire, deviendra prêtre le 13 août 1815 et sera nommé curé à Ars.


Un curé exigeant, pauvre et pieux


       Quel curé fut Jean-Marie Vianney ? Pendant les dix premières années, ce fut curé exigeant pour lui-même, ascète, pauvre et pieux. Une rumeur dit qu’il se bat, du matin au soir, contre le démon, qu’il appelle le « grappin». Ce fut aussi un bâtisseur : des chapelles, une deuxième sacristie. La grande majorité des habitants d’Ars apprécient ce curé pas comme les autres. Des confréries voient le jour : confrérie du Rosaire, confrérie du Saint-Sacrement, archiconfrérie pour la conversion des pécheurs.
En novembre 1824, il ouvre une école de filles, aidé par deux dames. Cette école accueille des orphelines, des mendiantes de tout âge. En 1838, une école de garçon sera fondée.
Très vite, un bruit commence à se répandre : le nouveau curé d’Ars est un saint. Les pèlerins affluent. Jean-Marie Vianney n’a qu’un objectif, qu’une idée fixe : convertir les pécheurs. À partir de 1830, il va passer son temps au confessionnal (jusqu’à seize heures par jours). On salue ses « vertus héroïques » : l’amour des pauvres, la patience, la mortification, l’humilité. Il meurt à 73 ans, le 29 juillet 1859. « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Le curé d’Ars a sans doute souvent répété cette profession de foi prononcée un jour par Simon, fils de Jonas, aux alentours de Césarée-de-Philippe. Il a dû trouver dans ces paroles un soutien intérieur pour poursuivre sa mission.Des paroles à méditer
La parole de Dieu communiquée par Jérémie a dû faire l’objet aussi de sa méditation toute entière centrée sur la miséricorde de Dieu. Lorsque Dieu fait la promesse d’une alliance nouvelle, il parle d’une loi inscrite dans le cœur des hommes, une loi d’amour et de miséricorde.


       Des paroles du curé d’Ars à méditer : « La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage. » ; « Le bon Dieu est toujours disposé à nous recevoir. Sa patience nous attend ! » ; « Nos fautes sont des grains de sable à côté de la grande montagne des miséricordes de Dieu. ».
N’oublions pas ces magnifiques paroles du curé d’Ars sur l’eucharistie et la prière : « La communion fait à l’âme comme un coup de soufflet à un feu qui commence à s’éteindre, mais où il y a encore beaucoup de braises ! » ; « La prière est une douce amitié, une familiarité étonnante... C’est un doux entretien d’un enfant avec son Père. » ; « Ce ne sont ni les longues, ni les belles prières que le bon Dieu regarde, mais celles qui se font du fond du cœur, avec un grand respect et un véritable désir de plaire à Dieu. »
Puissions-nous en ce jour tirer profit des enseignements du curé d’Ars. Qu’il soit un compagnon dans notre ministère sacerdotal au service de l’Église universelle. Aujourd’hui, la parole de Jésus à Pierre doit résonner dans notre cœur : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Le roc sur lequel est fondée l’Église reste toujours le même : c’est la foi de Pierre. Sur cette pierre, le Christ a construit son Église, un édifice spirituel qui, a résisté à l’usure des siècles. Nos Églises particulières sont anciennes et marquées par une longue histoire à, travers les siècles (à Agen, le premier évêque connu est saint Phébade au IVème siècle).  

   

     Nos Églises particulières sont jeunes en Afrique. Puissions-nous recevoir l’expérience des uns et des autres. Soyons des pierres vivantes de l’Église !


                                           Amen !

                                           Mgr Hubert HERBRETEAU
                                           Notre Dame de Peyragude, le jeudi 4 août 2022

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