Valdemar de Vaux - publié le 10/10/22 - Aleteia
Ce 11 octobre marque le 60ème anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, en 1962. L’Église fait le même jour mémoire saint Jean XXIII : une coïncidence qui ne doit rien au hasard.
Le 3 juin 1963, le pape Jean XXIII, qui est assis sur le siège de saint Pierre depuis moins de cinq ans, meurt à 81 ans. Cette année-là, ce jour est le lendemain de la Pentecôte. Un symbole dont seul Dieu a le secret : celui qui aura permis une telle réflexion sur l’Église, dont la constitution conciliaire Lumen gentium est le fruit, s’éteint au lendemain de la commémoration de la naissance du Corps du Christ par le don de l’Esprit saint au Cénacle. Pourtant, le pape Jean, connu pour son humour autant que pour sa bonhomie et son sens pastoral, n’est pas fêté le 3 juin dans la liturgie. Du moins pas dans l’Église universelle, qui en fait mémoire le 11 octobre de chaque année. Une exception qui ne doit rien au hasard.
D’ordinaire, le choix du jour de fête d’un saint est simple puisque l’on choisit sa date de mort. Par là, l’Église manifeste la signification de la canonisation. Si le saint est saint comme le Saint-Père le proclame solennellement, c’est qu’il est au ciel, vivant à jamais de l’éternelle Trinité. Le jour choisi est donc la date de sa naissance à la vie divine, un appel pour les membres de l’Église militante que nous sommes. Certains jours ne sont cependant pas propices à la célébration d’un nouveau saint. Notamment quand une fête importante est déjà au calendrier. C’est le cas de Paul VI, mort le jour de la Transfiguration, le 6 août. On en fait donc mémoire le 29 mai, jour anniversaire de son ordination sacerdotale. Jean XXIII, lui, est mort à une période où tombe souvent des solennités qui l’auraient éclipsé : Pentecôte, Trinité… alors même que nombreux sont ceux qui veulent le prier. La même raison a d’ailleurs poussé à célébrer saint Jean Paul II non pas le 2 avril, mais le 22 octobre, début de son pontificat, en 1978.
Pour le pape Jean XXIII, ni ordination sacerdotale ni début du pontificat n’ont été retenus, mais bien le jour d’ouverture du concile Vatican II. C’est en effet l’ancien nonce apostolique en France, pape élu à 76 ans, qui a lancé ce vaste aggiornamento, selon ses mots. La preuve, pour son successeur François qui l’a canonisé en 2014, de sa « docilité à l’Esprit ». Un hommage déjà marqué par Jean Paul II, qui le béatifia en 2000, et Benoît XVI, qui rappela la nécessité de le prier pour que l’Église ne cesse pas de se convertir :
« Il convoqua le Concile Vatican II qui marqua le début de la rénovation de l’Église, la réforme de ses structures et la révision de sa liturgie. Puissent ces réformes porter des fruits pour nous tous et l’Église du troisième millénaire ! »
Dans son Décalogue de la sérénité, le saint pape Jean XXIII, fêté le 11 octobre, propose des conseils de vie sous forme de résolutions simples pour être heureux, dans l’instant présent, sous le regard de Dieu. À lire dès le réveil :
Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie.
Rien qu’aujourd’hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d’agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.
Rien qu’aujourd’hui, je serai heureux sur la certitude d’avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l’autre monde mais également dans celui-ci.
Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à une bonne lecture en me rappelant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, de même la bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme.
Rien qu’aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne. Rien qu’aujourd’hui, j’accomplirai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire, et si on m’offense je ne le manifesterai pas.
Rien qu’aujourd’hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.
Rien qu’aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m’en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités : la hâte et l’indécision.
Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement — même si les circonstances attestent le contraire — que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.
Rien qu’aujourd’hui, je n’aurai aucune crainte. Et tout particulièrement je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté. Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait me décourager, comme si je me croyais obligé de le faire toute ma vie durant. Ainsi soit-il.