Aleteia - Philippe-Emmanuel Krautter - - publié le 04/10/22
Le lac de Tibériade compte parmi les hauts lieux du Nouveau Testament et les routes qui en font le tour sont riches d’évènements parvenus jusqu’à nous par les Écritures… Empruntons-les !
De nos jours, le lac de Tibériade constitue l’un des plus merveilleux sites du pays d’Israël pour les pèlerins en Terre sainte. Ce vaste lac s’étirant sur 21 km de long et sur 12 km de large se trouve, en effet, bordé de nombreuses villes passées à la postérité par le récit biblique et dont les fameuses routes israéliennes 90 et 92 font aujourd’hui le tour.
Tibériade, tout d’abord, qui a donné son nom au lac, est une cité antique ayant elle-même hérité du patronyme du célèbre empereur Tibère sous le règne duquel Jésus débuta son ministère et connut la mort sur la Croix. Tibériade, de nos jours capitale de la Galilée, offre tous les plaisirs d’une station balnéaire et est un lieu touristique apprécié. Fondée vers 26 ap. J.-C. par Hérode Antipas en l’honneur de l’empereur, cette cité importante est citée par l’Évangile de saint Jean (Jn 6, 23) :
« Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. »
En remontant vers le nord, c’est la ville même de Magdala que l’on traverse à 5 kilomètres de Tibériade. À quelques lieux entre la route et le lac, les ruines d’une cité antique romaine ont été découvertes, ainsi qu’une petite synagogue… C’est de ces lieux qu’était originaire Marie la Magdaléenne ou Marie Madelaine, célèbre pour avoir suivie le Christ jusqu’à sa mort.
Plus au nord encore, c’est la ville de Capharnaüm que la route 90 rejoint, une cité restée célèbre pour les miracles accomplis par Jésus et les enseignements qu’il livra dans sa synagogue. Entouré de ses disciples, Jésus resta en effet en ces lieux une partie importante de son ministère en Galilée. C’est également ici que Pierre habitait et accueillit Jésus dans sa maison où il guérit la mère de l’apôtre (Mc 1, 29) : « Aussitôt sortis de la synagogue, ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.»
Les restes d’une maison antique datant de l’époque de Jésus sont encore visibles et sont présentés comme correspondant à la maison de Pierre. Plus à l’est, enfin, se trouvait Bethsaïde, non loin de l’embouchure du Jourdain se jetant dans le lac. Si la cité n’est plus, de nos jours, localisée avec précision, sa mémoire demeure cependant dans les Évangiles avec ce sévère avertissement adressé à ses habitants par Jésus (Mt 11, 20-22) :
« Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties : “Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous.” »
En redescendant vers le sud par la route 92, on croise Kursi, Ein Guev pour parvenir à Susita, l’antique Hippos située sur une colline de la rive orientale du lac et qui comptait parmi les dix villes de la Décapole au temps de Pompée. Lieu important, la découverte récente d’une mosaïque représentant le miracle de la multiplication des pains a relancé le débat sur la localisation de ce célèbre récit évoqué par l’évangile de saint Jean (Jn 6, 10-11) :
« “Faites asseoir les gens.” Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. »
Habituellement localisé au niveau du site de Tabgha, sur la rive occidentale du lac de Tibériade, près de Capharnaüm (ville de miracles et d'enseignements), le miracle de la multiplication des pains pourrait se trouver sur ces hauteurs, ce qui expliquerait peut-être mieux la suite de l’évangile laissant entendre une certaine distance entre ce lieu et Capharnaüm : « Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples ».
Ainsi, sur une longueur d’une vingtaine kilomètres, le pèlerin peut de nos jours encore suivre les traces de Jésus autour du lac de Tibériade par ces célèbres routes qui serpentent autour de ses rives, un parcours riche en évènements rapportés par la Bible.