En juin, après la solennité de la Trinité (1er dimanche après la Pentecôte) nous fêtons celle du Saint-Sacrement (2ème dimanche après la Pentecôte).
Instituée au Moyen-âge, cette fête fut appelée « Corpus Christi » ou « Fête-Dieu » et devait commémorer la présence de Jésus-Christ dans le sacrement de l’eucharistie.
L’ostensoir fut inventé, à cette occasion, afin de porter l’eucharistie en cortège solennel dans les rues et sur les chemins.
La célébration se répandit dans tout l’Occident aux XIV° et XV° siècles et le concile de Trente (1515-1563) approuva cette procession de la Fête-Dieu, profession publique de foi en la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Depuis la réforme liturgique du concile Vatican II, la Fête Dieu est appelée « Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ ».
Cette solennité n’est pas toujours bien comprise. Pourtant, elle concerne le fondement même de notre foi, c’est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie et sa place dans notre vie. C’est bien ce que nous propose, de façon magnifique, le texte qui suit :
« Il prit le pain, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant : Prenez, et mangez-en tous : Ceci est mon corps livré pour vous. » Cette parole que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous lors de l’office, ne saurait cesser de nous émerveiller.
Institué par Jésus lui-même lors du dernier repas qu’Il partagea avec ses disciples, le sacrement de l’Eucharistie, mystère de la foi chrétienne, peut être médité à la lumière de plusieurs idées :
• La première, celle de la reconstitution mémorielle du sacrifice unique et parfait du Christ sur la Croix. Par le mémorial ayant lieu à chaque messe de la mort et de la résurrection du Sauveur, celles-ci sont actualisées, c’est-à-dire rendues présentes ici et maintenant sur l’autel de la célébration, par le pouvoir de l’Esprit-Saint. De cette manière, Jésus rend les fruits de son sacrifice disponibles à chacun d’entre nous, en tout temps et en tous lieux.
Pour autant n’accordons pas à ce Mystère un sens uniquement symbolique ou métaphorique, mais discernons une réelle invitation du Seigneur à le prendre au mot alors qu’Il ne cesse d’affirmer dans Saint Jean (chapitre 6) : « Moi, je suis le pain de la vie (...) ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. »
• Aussi, la Sainte-Eucharistie consiste également en cette réalité : l’accueil du Corps du Christ, nourriture spirituelle de nos âmes, qui nous permet d’avancer malgré nos faiblesses et les embûches de l’ennemi. De cette union tant physique que spirituelle avec Jésus, découle d’abondants fruits divins : Unification de l’Église (1Co 12:27), Rédemption et Sanctification du peuple de Dieu (1Co 3:16), et participation à son œuvre salvatrice.
• Enfin, le Saint-Sacrement est aussi un doux témoignage de l’Amour de Dieu. Pour reprendre la pensée du saint Curé d’Ars, le plus grand cadeau que le Seigneur nous ait fait, c’est bien le don de lui-même : Lui qui a sacrifié son Corps sur la Croix, s’offre encore aujourd’hui à chacun de ses enfants, nous révélant ainsi toujours plus l’amour infini qu’Il nous porte. Ainsi, contempler le Mystère de l’Eucharistie, c’est réaliser que Dieu nous aime d’un si grand Amour, qu’Il est prêt à se faire si petit, à dissimuler cette immense gloire qu’est la sienne, pour parvenir à cette union intime et à cette proximité avec nous.
Source : Paroisse "Val de Lagny" - Journal "D'une rive à l'autre"