Saint Augustin,
figure intemporelle du christianisme
Ce 28 août, l’Église commémore la fête de saint Augustin, évêque et éminent docteur de l’Église, qui demeure un exemple intellectuel et spirituel pour de nombreux fidèles et religieux catholiques, dont les Papes. François et Benoît XVI se sont effectivement souvent référés à l’évêque d’Hippone, devenue Bône puis Annaba (Algérie)
Dès les mois qui suivirent son élection au siège de Pierre, François s’était adressé au Chapitre Général de l’Ordre de saint Augustin, en la basilique Saint-Augustin de Rome, mercredi 28 août 2013. À quelques pas de la place Navone à Rome, il encourageait ainsi à «l’inquiétude spirituelle» toute augustinienne et au pari d’un «grand idéal»: celui de bâtir «un monde fait de bonté, beauté et vérité».
Pour le Pape François l’exemple de saint Augustin reste très actuel, son parcours est celui que connaissent tant d’hommes et de femmes de notre époque, dans nos sociétés occidentales: «Augustin – rappelait le Pape – a vécu une expérience assez commune : il a été éduqué à la foi chrétienne par sa mère, Monique [331-387], même s’il n’a pas reçu le baptême, mais en grandissant il s’éloigne d’elle, ne trouvant plus de réponse à ses questions, aux désirs de son cœur, et il est attiré par d’autres propositions». Augustin, durant sa jeunesse, s’intéresse au manichéisme, mais ne renonce pas aux plaisirs, et entreprend une brillante carrière de rhéteur. Il se convertit à Milan, quelques temps après avoir rencontré son évêque, saint Ambroise. Ce dernier baptise Augustin dans la nuit 24 au 25 avril 387, nuit de Pâques.
Des inquiétudes spirituelles
«Augustin, poursuit le Pape, est un homme «arrivé», qui a tout, mais dans son cœur persiste cette inquiétude qui le pousse à chercher le sens profond de sa vie». Et c’est cette inquiétude-là qui lui permettra, malgré une existence faite aussi d’excès, de trouver le chemin qui le ramènera au Père.
«Certes, Augustin a commis des erreurs, il a même pris de mauvais chemins, a commis des péchés, mais il ne perd pas cette inquiétude de la recherche spirituelle. Et c’est comme cela qu’il découvrira que Dieu l’attendait, ou plutôt … qu’il n’avait jamais cessé, lui le premier, de le chercher».
Au cours de l'audience générale du 28 août 2019, le Pape François n'a pas manqué de faire référence à Augustin, invitant les fidèles à «se laisser inspirer par sa sainteté et par sa doctrine. Avec lui, redécouvrez la voie de l'intériorité qui conduit à Dieu et au prochain dans le besoin», a-t-il demandé.
Cycle de catéchèses
Le Pape émérite Benoît XVI voue quant à lui une admiration particulière à l’évêque d’Hippone. Plusieurs fois au cours de son pontificat, il a évoqué saint Augustin, le décrivant par exemple comme «un homme de passion et de foi, à la grande intelligence et à l'inlassable attention pastorale».
L'auteur des Confessions, cette «extraordinaire autobiographie spirituelle» qui porte «grande attention au mystère du soi, au mystère de Dieu caché en nous», fut même l’objet d’un cycle de catéchèses du Pape bavarois en 2008.
«Lorsque je lis ses écrits – confiait-il - je n'ai jamais l'impression qu'ils sont ceux d'un homme mort il y a seize siècles. J'y trouve un homme contemporain, un ami qui me parle, qui nous parle, avec une foi fraîche parfaitement actuelle». «On trouve dans l’œuvre de saint Augustin l'actualité de la foi qui vient du Christ, du Verbe éternel incarné, fils de Dieu et fils d'homme comme nous. Il est évident que sa foi n'est pas d'hier, bien qu'exprimée dans un lointain passé», concluait Benoît XVI.
Il faut aussi mentionner Jean-Paul II, qui a consacré toute une lettre apostolique à ce saint des débuts de la chrétienté: Augustinum Hipponensem, rédigée en 1986, pour le 16ème centenaire de sa conversion.