Source : Aleteia -Thomas Renaud
C’est une pratique qui étonne les non-croyants. Est-il bien utile de faire célébrer une messe pour ceux qui sont morts ? Pourquoi prier pour ceux qui ne sont plus parmi nous ?
C’est pourtant une dévotion essentielle. Illustrant le grand mystère de la communion des saints, elle soulage les souffrances des défunts qui se purifient dans le purgatoire avant de pouvoir accéder au Paradis. C’est ce que rappelle le Catéchisme de l'Église catholique : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel ».
L’Église insiste sur la puissance du sacrifice eucharistique pour obtenir cette libération, mais elle « recommande aussi les aumônes, les indulgences et les oeuvres de pénitence en faveur des défunts ». En France, un sanctuaire est dédié depuis plus de cent ans aux âmes du purgatoire, c’est la basilique Notre-Dame de Montligeon.
Une belle occasion de prière
Le 2 novembre, après avoir fêté dans la joie la fête de tous les saints, l’Église « intercède pour ses membres endormis dans la mort et qui souffrent dans une ultime purification avant d’entrer dans la Gloire », selon la belle définition du martyrologe de Solesmes. Ce jour de prière pour les défunts est à l’origine une dévotion clunisienne qui s’est vite étendue à l’ensemble de l’Église, à mesure que se développait la compréhension du purgatoire. Pour chaque famille, ce jour peut-être à la fois l’occasion de prier et de se souvenir des parents, grands-parents et proches défunts. Se rendre sur la tombe familiale la plus proche, avec des fleurs fraîches ou de petites bougies permet aux petits comme aux grands d’honorer la mémoire de ceux qui leur transmirent une large part de ce qu’ils sont.
L’espérance du Ciel
Offrir des messes pour les défunts n’est pas une preuve de superstition, mais un acte fort qui œuvre à la libération rapide des défunts et confirme l’espérance du ciel dans le cœur de tous les vivants. C’est le cri plein de joie que lançait saint Cyprien au IIIe siècle :
« Notre patrie, c’est le ciel… Là un grand nombre d’êtres chers nous attend, une immense foule de parents, de frères et de fils nous désire ; assurés désormais de leur salut, ils pensent au nôtre… Hâtons-nous d’arriver à eux, souhaitons ardemment d’être vite auprès d’eux et d’être vite auprès du Christ ».
Bloy, Péguy comme Bernanos furent profondément habités par la réversibilité des mérites et rappelèrent, tout au long de leur oeuvre, que l’on ne se sauve jamais seul. En maintenant vive cette tradition liturgique, nous contribuerons à faire pleuvoir du ciel les grâces obtenues par l’intercession des « libérés ».