Lors de la messe anticipée à l’église st Martin (Foulayronnes) et ce dimanche en l’église st Sernin d’Artigues (Foulayronnes) beaucoup de joie pour fêter ce 3^ème dimanche de l’Avent « Gaudete » (« soyez dans la joie !») qui est en quelque sorte  un temps d’arrêt pendant l’Avent et une anticipation de la joie de Noël.

Deux fois par an, les prêtres revêtent une étole et une chasuble roses, les diacres une étole rose pour le 4^ème dimanche de Carême et pour le 3^ème dimanche de l’Avent. Le « rose » couleur intermédiaire entre le violet et le rouge est réservé dans la liturgie, à ces dimanches, en signe de joie spirituelle.

La tonalité était au rose et à la joie dans notre paroisse.  La communauté paroissiale a eu la surprise d’accueillir un groupe de scouts de Nérac. L’abbé Jean-Claude Lasbènes  était également présent pour cette célébration, date anniversaire de ses 45 ans d’appel au sacerdoce !

Georges Morin, notre Diacre, a prononcé l’homélie, nous aidant à approfondir la Parole de Dieu de ce dimanche :

HOMÉLIE

3^ème dimanche de l’Avent. (17.12.2023)

Dimanche du Gaudete

" Nous avons entendu la parole du prophète IsaIe (62, 1-2a.10-11), qui doit se lire à deux niveaux, d’une part en surface, pour une compréhension immédiate, évènementielle, et d’autre part, en profondeur, en ce qui touche notre cœur !

Quand Isaïe dit : « tu vas briser les montagnes, les broyer ; tu réduiras les collines en menue paille ; tu les vanneras, un souffle les emportera, un tourbillon les dispersera. »(Is. 41, 13-26).

Et aussi : « préparez dans le désert une route pour le Seigneur. Tracez droit dans la steppe un chemin pour notre Dieu. Que toute vallée soit comblée, que tout précipice devienne une plaine et les escarpements une vallée » (Is. 40, 3-4).

Il s’agit du cœur de l’homme, notre propre cœur, pour que nous détruisions, nos murs de la haine, de la jalousie, du désir de puissance. Murs qui font obstacle à la venue du Seigneur. Nous avons été abîmés tout au long de notre vie, vécu des injustices, hérité de secrets de famille lourds à porter. Nous avons connu des échecs, nous avons été mal aimés… tout ceci constitue des fossés, des escarpements, des montagnes infranchissables. Voilà pourquoi il nous faut mettre à profit ce temps de l’Avent, ce temps de conversion pour accueillir le Seigneur aujourd’hui.

« Réjouissez-vous, soyez dans la joie », ce dimanche est appelé « dimanche de la joie », ou « gaudete » (1). Ce n’est pas n’importe quelle joie, mais « la joie du Seigneur », la joie de cette Bonne Nouvelle : « Le Seigneur est avec toi (Lc 1, 29) »,  le Seigneur est avec nous, comme l’annonce l’Ange Gabriel : « Rassure- toi Marie car tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1, 30).

Cette joie est bien sûr la joie de Marie qui chante le Magnificat : « Mon  âme exulte de joie en Dieu mon Sauveur ». C’est l’annonce d’une naissance, et quelle naissance ! Celle que les prophètes ont annoncée, l’Emmanuel, Dieu avec nous ! La vision de l’Ange dans la lumière céleste qui dit à Marie : « tu es remplie de la grâce de Dieu. Tu es pleine de la faveur de Dieu ».

Le prophète Isaïe l’avait annoncé : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Is. 61, 1). A l’interrogation de Marie, l’ange précise : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35).

Nous comprenons pourquoi cette annonce à la jeune fille de Nazareth va gonfler son cœur d’une joie immense.

Isaïe dit aussi l’allégresse de Jérusalem : l’exil du peuple juif à Babylone est terminé, le roi Cyrus l’a libéré de sa captivité et l’a autorisé à revenir à Jérusalem. Le prophète dit cette parole d’allégresse : « Le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations » (Is. 61, 11). Ce n’est plus l’attente d’un roi, successeur de David qui est annoncée, c’est l’attente d’un prophète, un Messie « vêtu des vêtements du salut et couvert du manteau de la justice ».

Dimanche du « Gaudete », dimanche de la réjouissance avec le magnificat chanté par Marie. « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » (Lc 1, 54).

Autre tressaillement de joie, c’est celui de Jean dans le ventre d’Elisabeth, lors de la Visitation de Marie : « lorsque ta salutation a retenti à mes oreilles, voici que l’enfant a bondi d’allégresse en mon sein ». Dans le Magnificat de Marie, nous retrouvons les 4 thèmes de prières bibliques :

• La joie de la foi exprimée par le prophète Isaïe –la foi de tout un peuple et pas uniquement la foi de Marie.

• L’émerveillement devant la fidélité de Dieu, à ses promesses et à son Alliance. Les psaumes le répètent : « Il s’est rappelé sa fidélité, sa loyauté en faveur de la maison d’Israël » (Ps. 98, 3). « car le Seigneur est bon, sa fidélité est pour toujours et sa loyauté s’étend d’âge en âge » (Ps. 100, 5).

• Le 3^ème thème de la prière biblique est l’action de grâce pour l’œuvre de Dieu ; c’est l’œuvre de libération de l’humanité. « A son peuple, il a envoyé la délivrance, prescrit pour toujours son alliance » (Ps. 111, 9).

• Le 4^ème thème est la prédilection de Dieu pour les pauvres et les petits. « Il s’est penché sur son humble servante », chante Marie. Et Anne la mère de Samuel le redit : « Le Seigneur appauvrit et enrichit, il abaisse, il élève aussi. Il relève le faible de la poussière, il tire le pauvre du tas d’ordures pour l’installer avec les princes de son peuple » (1 S 2, 1).

Après la Vierge Marie, après le peuple hébreu revenu d’exil et après la cousine Elisabeth, c’est l’annonce de St Paul aux Thessaloniciens : « Frères soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstances, c’est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus » (1 Th 5, 16). Notons sa dernière phrase qui est la raison profonde de cette joie, à savoir « la venue de NS Jésus-Christ » car « Il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, Il l’accomplira ».

Enfin l’Évangile selon St Jean met en exergue l’humilité du Baptiste qui se considère comme simple témoin : « je suis la voix qui crie dans le désert » ; par 3 fois, il dit : « je ne suis pas »… » je ne suis pas digne de défaire la courroie de sa sandale ». Le Verbe est la vraie lumière qui illumine tout homme dans le monde. Jean le Baptiste est la lampe qui porte cette lumière mais n’est pas la lumière. A notre tour, soyons ces lampes qui portons la lumière du Christ pour qu’elle rayonne autour de nous. Amen ! "