Publié le 09 juillet 2024
La fête de l’Assomption célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie.
Malgré la discrétion des Évangiles, les premiers chrétiens n’ont pas mis longtemps à réfléchir à la place de Marie dans leur foi. Ils ont rapidement voulu célébrer ses derniers moments, comme ils le faisaient pour honorer leurs saints. À cause du caractère unique de sa coopération, une croyance se répand : son « endormissement » – sa Dormition – consiste en réalité en son élévation, corps et âme, au ciel par Dieu.
La fête exprime cette croyance : chaque 15 août, les chrétiens célèbrent à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie.
En 1950, le pape Pie XII estime utile de proposer une définition plus précise : « La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort ». La définition fait partie des dogmes de l’Église.
On associe souvent l’Assomption de Marie avec l’Ascension du Christ ; de fait, les mots se ressemblent et il y a dans les deux cas une montée mystérieuse au ciel dans la gloire de Dieu.
Pourtant, « Assomption » ne vient pas du verbe latin « ascendere » (monter, s’élever), qui a donné « Ascension », mais d’« assumere » (assumer, enlever). L’étymologie souligne l’initiative divine : Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel, c’est Dieu qui fait le choix de l’« assumer », corps et âme, en la réunissant à son Fils sans attendre la résurrection finale, tant elle a su s’unir, corps et âme, à Lui dès sa vie terrestre.
Dans le sillage de l’Ascension, Marie inaugure le destin ouvert aux hommes par la résurrection de son Fils et anticipe ce qui deviendra la condition des sauvés à la fin des temps.
La liturgie de l’Assomption célèbre Marie comme la « transfigurée » : elle est auprès de Lui avec son corps glorieux et pas seulement avec son âme ; en elle, le Christ confirme sa propre victoire sur la mort.
Marie réalise ainsi le but pour lequel Dieu a créé et sauvé les hommes. En la fêtant, les croyants contemplent le gage de leur propre destin, s’ils font le choix de s’unir à leur tour au Christ.
Cette contemplation renforce enfin la confiance dans l’intercession de Marie : la voilà toute disponible pour « guider et soutenir l’espérance de ton peuple qui est encore en chemin » (préface). Ils aiment alors demander à Dieu : « Fais que, nous demeurions attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir de partager sa gloire » (collecte).
Le 15 août, les catholiques fêtent l’Assomption de la Vierge Marie, c’est-à-dire sa montée au ciel à la fin de sa vie terrestre. Pour la plupart des Français, cette date fait aussi partie des tant attendus par eux.
L’Ascension, l’Assomption, la Toussaint et Noël sont fériés en application de l’arrêté du 29 germinal de l’an X (19 avril 1802) découlant du Concordat et l’article 42 de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État. La loi du 8 mars 1886 ajoute le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte. Mais la reconnaissance civile de l’Assomption est bien plus ancienne.
En 1637, le roi Louis XIII, sans héritier après vingt ans de mariage, demande à ses sujets de faire dans chaque paroisse le 15 août une procession afin d’avoir un fils. Lorsqu’il eut la certitude d’avoir un enfant, il décide, en signe de reconnaissance, de consacrer la France à la Vierge Marie : le 10 février 1638, il déclare prendre la Vierge comme protectrice et patronne du Royaume et demande que, chaque année, le jour de la fête de l’Assomption, on fasse dans chaque église mémoire de la consécration de la France à Marie à la grand-messe puis une procession solennelle après les vêpres. L’édit est enregistré par le Parlement.
Le 15 août, fête nationale depuis 1638, le demeure jusqu’à la fin de l’Empire. Certes Napoléon Ier, né le 15 août 1769, fait du 15 août la Saint Napoléon mais elle redevient l’Assomption à la Restauration. En 1880, le 14 juillet devient fête nationale.
La reconnaissance de Marie par l’autorité royale a été en quelque sorte confirmée par le Pape Pie XI lorsqu’il l’a proclamée patronne principale de la France le 2 mars 1922.
Que retenir de cette histoire « civile » de la fête de l’Assomption, également chômée dans de nombreux pays de tradition catholique (France, Italie, Portugal, Pologne, Autriche, etc.) ? La prise de conscience de cette histoire peut rappeler aux chrétiens que leur « oui » à Dieu, à l’image de Marie, est toujours à dire au cœur d’un pays précis où ils ont leurs racines et qu’ils sont appelés à servir. Une des manières de servir son pays n’est-elle pas d’y développer le goût de Dieu ?
Tout comprendre sur l'Assomption en deux minutes avec cette petite vidéo du diocèse de Moulins :
Comprendre la fête de l'Assomption du 15 août
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