Née le 2 janvier 1873 à Alençon, Thérèse Martin est la cinquième et dernière fille des époux Louis et Zélie Martin. Son père est horloger et sa mère est dentellière. En 1877, Zélie Martin meurt à la suite d’un cancer du sein. Ce drame marque le début des souffrances de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Peu après, toute la famille Martin s’installe à Lisieux pour se rapprocher d’une partie de sa famille. Elle loue alors la maison des Buissonnets. Sainte Thérèse passera onze ans de sa vie dans cette maison en grandissant aux côtés de ses sœurs Marie, Pauline, Léonie et Céline. En 1882, sa sœur Pauline, qu’elle avait choisie pour « seconde maman », entre au carmel. Sa sœur Marie l’imite quatre ans plus tard.
Le 13 mai 1883, jour de la Pentecôte, alors qu’elle est très malade, la petite Thérèse voit la statue de la Vierge lui sourire. Aussitôt guérie, elle décide de se place sous la protection maternelle de Mère de Dieu. Un an plus tard, elle vit sa première communion et à cette occasion prend trois belle résolutions. La nuit de Noël 1886, elle retrouve le joyeux équilibre de son enfance et s’élance vers le Dieu-Amour qui l’a saisie. Elle explique le mystère de cette conversion dans ses écrits. Un an plus tard, au cours de la messe au Sacré-Cœur de Montmartre, elle décide d’offrir son bracelet en or pour la fonte de l’ostensoir des fêtes.
Très jeune, elle ressent un appel à la vie religieuse. C’est ainsi à l’âge de 15 ans qu’elle part en pèlerinage à Rome pour demander au pape Léon XIII l’autorisation d’entrer au Carmel avant l’âge autorisé par le droit canon. Elle obtient cette dispense et devient carmélite le 9 avril 1888. Son postulat prend fin le 10 janvier 1889, avec sa prise d'habit, qui marque son entrée en noviciat. Le 8 septembre 1890, jour de sa profession religieuse, elle prend pour nom : Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face.
Avec une fidélité héroïque, elle y poursuit sa route vers la sainteté. Le Seigneur lui découvre peu à peu sa « petite voie » d’abandon et de confiance audacieuse. C'est aussi pendant cette période qu'elle commence d'écrire ses mémoires. Elle poursuit dans le même temps l'écriture de poèmes, de lettres, pièces de théâtres et de cantiques, dont le plus connu est Vivre d'amour. Le 9 juin 1895, elle s’offre à l’amour miséricordieux de Dieu. Un an après, elle est victime de premières crises d’hémoptysie. C’est le début de la tuberculose. Durant sa longue maladie, elle se conforme au Christ, dans le mystère de son agonie pour le salut des pécheurs qui n’ont pas la foi. Le 30 septembre 1897 à 19 h 20, elle meurt à l'âge de 24 ans. « Je ne meurs pas, j'entre dans la vie », écrivait-elle dans l'une de ses dernières lettres.
Quelques années plus tard, ses mémoires intitulées Histoire d'une âme connaissent un succès populaire époustouflant. Le livre s’est vendu à plus de 500 millions exemplaires, devenant ainsi une des œuvres les plus marquantes de la spiritualité française. Son message, à la fois simple et profond, a touché le cœur de nombreux fidèles, l’érigeant naturellement en véritable sainte.
Elle sera d’ailleurs canonisée le 17 mai 1925 par le pape Pie XI. Deux ans plus tard, le saint pontife la proclame patronne principale des pays de mission à l'égal de saint François Xavier. Et en octobre 1997, le pape Jean-Paul II la proclame docteur de l’Église. Ses reliques voyages sans cesse et revêtent une signification importante pour des milliers de fidèles.
Sainte Thérèse de Lisieux est une constante source d’inspiration pour les chercheurs de sens et de sainteté. Elle est « la plus grande sainte des temps modernes », disait saint Jean Paul II. Nombreux sont ceux qui ont été touchés au cœur par son message, comme Édith Piaf, François Mitterrand, l’écrivain Philippe Le Guillou ou encore la chanteuse Natasha St-Pier qui a adapté, en 2013, les poèmes de Thérèse en musique dans un album intitulé Vivre d’amour.
Fêtée le 1er octobre, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus semble occuper une place particulière dans le cœur des Français. Sa figure est une véritable source d’inspiration. Sa « petite voie » mais aussi ses précieux conseils comme pour supporter les gens antipathiques et ennuyeux, vaincre la tentation, faire des sacrifices chaque jour ou encore pour apprendre à aimer sont une véritable école pour ceux qui souhaitent atteindre la sainteté. Elle montre aussi la voie de la nouvelle évangélisation de l’amour par une écologie intégrale.
Sainte Thérèse, ce sont aussi des prières fortes qui peuvent aider à confier ses proches au Père ou offrir sa journée à Dieu. En voici une pour demander une grâce par son intercession, ou celle pour les prêtre et les séminaristes. L’une des saintes qui a le plus attiré la sympathie du grand public, Sainte Thérèse de Lisieux a été inscrite en 2021 à la liste des anniversaires de l’Unesco pour la biennale 2022-2023.
Pourquoi sainte Thérèse n’est-elle pas fêtée
le jour de sa mort ?
Un saint inscrit au martyrologe est généralement fêté "le jour de sa naissance au Ciel", c’est-à-dire le jour de sa mort sur terre, à quelques exceptions près : la date de mariage pour un couple (les époux Martin par exemple), la date du transfert des reliques (saint François de Sales) ou encore une date proche de la fête d’un autre saint pour témoigner du lien qui les unissait sur terre (saint Augustin et sa mère sainte Monique).
Décédée de la tuberculose à l’âge de 24 ans le 30 septembre 1897, la fête de sainte Thérèse aurait "dû" être fixée ce jour-là. Cela eut été sans compter le fait que saint Jérôme, Père et docteur de l’Église, était déjà vénéré à cette date-là, de mémoire obligatoire qui plus est. C’est pourquoi la mémoire (obligatoire également) de sainte Thérèse a été fixée au jour le plus près de sa mort.
Dans l’ancien calendrier, on fêtait Thérèse le 3 octobre, le 1er octobre étant dédié à saint Rémi et le 2 octobre à la fête des saints anges gardiens. Avec la réforme du calendrier liturgique après le Concile Vatican II, la fête de saint Rémi a été déplacée, libérant ainsi la place pour célébrer Thérèse le 1er octobre. Saint Rémi est désormais fêté le 15 janvier en France, sauf dans le diocèse de Reims qui a conservé sa mémoire au 1er octobre, jour de la translation de ses reliques.