«Les fruits de l'Esprit sont le résultat d'une collaboration entre la grâce et la liberté». Parmi ces fruits, figure la joie qui a été évoqué en particulier par le Pape François lors de l’audience générale, place Saint-Pierre ce mercredi 27 novembre. Elle a en «commun avec toutes les autres joies humaines un certain sentiment de plénitude et d'accomplissement, qui fait désirer qu'elle dure toujours», a relevé le Pape.
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Ce mercredi 27 novembre, le Saint-Père dans sa catéchèse lors de l’audience générale, est revenu sur les «fruits de l'Esprit», que l’apôtre Paul a suggéré dans une lettre, aux Galates: «l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi». Une précision a été faite par François: à la différence des charismes, que l'Esprit donne à qui il veut et quand il veut pour le bien de l'Église, «les fruits de l'Esprit sont le résultat d'une collaboration entre la grâce et la liberté». Ils expriment toujours «la créativité de la personne, en qui «la foi opère par la charité» (Ga 5,6), parfois de manière surprenante et joyeuse.
“Dans l'Église, tout le monde ne peut pas être apôtre, prophète, évangéliste; mais tout le monde indistinctement peut et doit être charitable, patient, humble, artisan de paix, et ainsi de suite.”
Poursuivant, le Pape a bien voulu mettre l’accent sur «la joie», fruit de l'Esprit, qui a en «commun avec toutes les autres joies humaines un certain sentiment de plénitude et d'accomplissement, qui fait désirer qu'elle dure toujours». L’appel de Saint Paul (Ph 4, 4-5) aux croyants de l'Église de Philippes (région de Macédoine), «a être toujours dans la joie du Seigneur», s’adresse encore aujourd’hui à chaque chrétien. Le mot «Évangile» signifie bonne nouvelle. C'est pourquoi, a souligné François, «on ne peut pas communiquer avec des mines tirées et un visage sombre, mais avec la joie de celui qui a trouvé le trésor caché et la perle précieuse».
Il y a cinq siècles, vivait à Rome un saint appelé Philippe Néri. Il est entré dans l'histoire comme le saint de la joie, a dit le Pape. Aux enfants pauvres et abandonnés de son oratoire, il disait: «Mes enfants, soyez joyeux; je ne veux pas de scrupules ni de mélancolie; il me suffit que vous ne péchiez pas”. Et encore: “ Soyez bons, si vous le pouvez». «Véritable évangélisateur par la joie», saint Philippe Néri «avait un tel amour pour Dieu qu'il semblait parfois que son cœur allait éclater dans sa poitrine. Sa joie était, au sens le plus large, un fruit de l'Esprit», a assuré le Souverain pontife.
François a également rappelé que «la joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours» (Exhortation apostolique Evangelii gaudium). À la différence de toute autre joie, elle peut «se renouveler chaque jour et devenir contagieuse». «C’est seulement grâce à cette rencontre –ou nouvelle rencontre– avec l’amour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés de notre conscience isolée et de l’auto-référence. [...] Là se trouve la source de l’action évangélisatrice», a expliqué le Pape. Si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres?, a-t-il demandé.
«La double caractéristique de la joie, fruit de l'Esprit: non seulement n'est pas soumise à l'inévitable usure du temps, mais elle se démultiplie dans le partage avec les autres», a dit François, soulignant qu’«avec Jésus nous avons la paix et la joie». Puis de rappeler que «tout ici-bas passe vite: la jeunesse, la santé, la force, le bien-être, les amitiés, l'amour... D'ailleurs, a ajouté le Pape, même si ces choses ne passent pas vite, au bout d'un certain temps elles ne suffisent plus, voire elles ennuient».