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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 10:10

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« Le mystère de l’incarnation contemplé avec les yeux de François d’Assise » 

Le Père Cantalamessa prédicateur de la Maison pontificale pour l’Avent 2013 a donné une méditation ce vendredi matin, 20 décembre 2013, au Vatican, en présence du pape François et de ses collaborateurs. (en voici quelques extraits).

.. 

À Noël, nous nous souvenons que le Verbe de Dieu s'est fait homme (cf. Jn 1,1-14) ; par contre l'attrait du bébé de la crèche, les cadeaux, la fête, la gastronomie … risque de nous faire oublier la manière dont Il s'est fait homme : en effet, le Fils de Dieu s'est fait serviteur (cf. Ph 2, 5 ss.), pauvre  (cf. 2 Co 8,9)…. 

  

Il s’est revêtu tout particulièrement du pauvre, du humble, du souffrant, au point de s’identifier à lui. Chez le pauvre, la présence du Christ n’est certes pas la même que dans l’Eucharistie et dans les autres sacrements, mais il s’agit d’une présence qui, elle aussi, est vraie, « réelle ». Il a « institué » ce signe, comme il a institué l’Eucharistie. Celui qui prononça sur le pain cette parole : « Ceci est mon corps », l’a dit aussi pour les pauvres : « C’est à moi que vous l’avez fait » et « c’est à moi que vous ne l’avez pas fait ».

Le "sacrement de la pauvreté" c'est la présence du Christ sous les espèces de ceux qui souffrent.

 

Qui, au moment de la communion, avance plein de ferveur pour recevoir le Christ, mais le cœur fermé aux pauvres, ressemble, dirait saint Augustin, à quelqu’un qui voit venir de loin un ami qu’il n’a pas vu depuis des années. Plein de joie il court à sa rencontre, se hisse sur la pointe des pieds pour lui embrasser le front, mais en faisant cela il ne s’aperçoit pas qu’il lui écrase les pieds avec ses chaussures cloutées. Les pauvres sont en effet les pieds nus que le Christ tient encore posés sur cette terre.

 

L« Église des pauvres » (JeanXXIII) ne comprend pas seulement les pauvres de l’Église ! Tous les pauvres du monde, en un certain sens, qu’il soient baptisés ou pas, en font partie. Leur pauvreté et souffrance sont leur baptême de sang.

Ce sont des « chrétiens » non pas parce qu’ils se déclarent appartenant au Christ, mais parce que le Christ a déclaré qu’ils lui appartiennent : "C’est à moi que vous l’avez fait !" 

 

Nous tendons à mettre, entre nous et les pauvres, des doubles vitrages ainsi tout arrive jusqu’à nous comme atténué, estompé : leur cri arrive jusqu’à nous comme venant de très loin. Il ne pénètre pas nos cœurs.

La première chose à faire vis-à-vis des pauvres, est donc de briser ces doubles vitrages, de surmonter cette indifférence et insensibilité. Ce que nous devons faire concrètement pour eux, peut se résumer en trois mots : les aimer, les secourir, les évangéliser.

 

**Aimer les pauvres signifie avant tout les respecter et reconnaître leur dignité. François d’Assise nous aide à découvrir une raison encore plus forte d’aimer les pauvres: le fait que ceux-ci ne sont pas simplement nos « semblables » ou nos « prochains » : ils sont nos frères ! (cf. Mt 23,8-9).

Cette fraternité est la contribution spécifique que la foi chrétienne peut donner pour affermir dans le monde la paix et la lutte contre la pauvreté.

 

**Après le devoir d’aimer et de respecter les pauvres, vient celui de les secourir. Ici, saint Jacques vient à notre aide. A quoi cela sert-il, dit-il, d’avoir pitié devant un frère ou une sœur privé de vêtements et de nourriture, et de lui dire : « Mon pauvre ami, comme vous souffrez ! Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous », si vous ne lui donnez pas ce dont il a besoin pour se réchauffer et se nourrir ?

La compassion, tout comme la foi, sans les œuvres est morte (cf. Jc 2, 15-17).

Il ne faut pas en vouloir à Dieu devant la misère du monde mais en vouloir à nous-mêmes. Devant la souffrance pas la peine de crier : : « O Dieu, où es-tu ? Pourquoi ne fais-tu pas quelque chose ? ». Car il répondra : « mais j’ai fait quelque chose. Je t’ai fait toi ! ».

Dans Evangelica testificatio, Paul VI disait, surtout à nous les religieux : « Il pousse certains d’entre vous à rejoindre les pauvres dans leur condition, à partager leurs lancinants soucis"

 

**Enfin, évangéliser les pauvres. C’est la mission que Jésus reconnut comme étant la sienne par excellence: « Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 18) « La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » (Mt 11, 5). Nous ne saurions commettre l’énorme injustice de priver de la bonne nouvelle ceux qui sont ses premiers et ses plus naturels destinataires.

Jésus administrait d’abord la Parole, parfois pendant trois jours de suite, puis se préoccupait aussi des pains. Les pauvres ne vivent pas seulement de pain, mais aussi d’espérance et de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu. Les pauvres ont le sacro-saint droit d’entendre l’Évangile intégral, pas dans une version réduite ou polémique ; l’évangile parle d’amour envers les pauvres, mais pas de haine envers les riches.

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