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8 juin 2025 7 08 /06 /juin /2025 08:01
DIMANCHE 8 JUIN 2025, SOLENNITÉ DE LA PENTECÔTE; Quand l’Esprit de sainteté donne le désir de l’aventure
Les 7 dons de l'Esprit Saint

 

Le jour de la Pentecôte, les Apôtres reçoivent L’Esprit-Saint, une force qui leur permet de témoigner du Christ sans plus avoir peur.

Saint Thomas d’Aquin, dans sa Somme théologique, a

établi une liste de sept dons :

 

La sagesse : pour discerner ce que Dieu attend de nous et avoir le désir de la sagesse de Dieu qui est amour infini.

L’intelligence : pour nous aider à approfondir et à comprendre la Parole de Dieu, bien sûr par notre intelligence, mais davantage par le cœur.

Le conseil : c'est se mettre à l'écoute de Dieu pour se laisser guider par lui.

La force : pour rester fidèles à l’Évangile et pour oser témoigner du Christ aux autres.

La connaissance : pour nous aider à mieux saisir le vrai sens de la vie, pour nous-mêmes et pour les autres.

L'affection filiale ou piété : c'est aimer Dieu comme un enfant

La crainte de Dieu : il ne s'agit pas d'une quelconque terreur, mais de savoir se débarrasser d’une idée de "toute-puissance" personnelle.

 

Tous ces dons sont étroitement liés les uns aux autres. Nous les recevons le jour de notre baptême et à notre confirmation

Les fruits de l’Esprit saint dont parle la tradition, ce sont les expériences heureuses de la présence de l’Esprit, qui se traduisent par des comportements concrets. Ce sont les traits que la charité revêt dans notre existence. Jésus nous a demandé de nous aimer, mais il nous a aimés lui-même, et d’un amour très particulier. Les chrétiens devraient se reconnaître à cette manière particulière d’aimer, qui est le fruit de la présence en eux de l’Esprit. Les traits de cet amour, on peut les relever dans différentes listes, comme aussi dans les Béatitudes (Matthieu 5).

Nous pouvons citer également, d'après la tradition : 

la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la chasteté.

 

Quand l’Esprit de sainteté
donne le désir de l’aventure

Aleteia / IA

Aleteia / IA

Aleteia - Jean-Michel Castaing - publié le 07/06/25
 
L’effusion de l’Esprit le jour de la Pentecôte nous donne le désir de la nouveauté : nous voulons retrouver une éternelle jeunesse sur laquelle la mort viendra se fracasser. Une telle possibilité existe, c'est l’aventure de la sainteté.
 

Notre société de consommation semble apte à nous proposer tout ce que nous désirons. Pourtant, à la fin, nous sommes toujours déçus. Que nous manque-t-il donc ? Tout simplement Dieu ! La sainteté est la seule voie capable de nous Le donner. Nous qui sommes avides d’aventures, pourquoi hésiter ? "La sainteté est une aventure, elle est elle-même la seule aventure" écrivait Bernanos (Jeanne, relapse et sainte). Qu'attendons-nous pour épouser l’aventure de la sainteté ?

 

La sainteté nous singularise

C'est que la sainteté peut effrayer. "Elle n'est pas faite pour moi" se dit-on. L'image des champions de l'ascèse et de leurs mortifications formidables, nous fait reculer. Combien de clichés véhiculent nos idées préconçues de la sainteté ! Comme si elle était une aliénation pour l'homme, c'est-à-dire une chose étrangère à notre condition, à notre nature. Or c'est tout le contraire. Grandir en sainteté nous conduit toujours plus vers notre être le plus essentiel, cet être que Dieu voit en nous de toute éternité.

 

Cependant, il ne faut pas en rester aux vues générales. Car la sainteté ne se décline pas au pluriel mais au singulier. Elle nous singularise dans notre être d'homme ou de femme. Devenir saint, ce n'est pas entrer dans une catégorie générique de personnes particulières mais plutôt devenir un être singulier, à nul autre pareil. Non pas que la sainteté soit une école de faire-valoir ou d'égocentrisme. Mais de même que, dans l'ordre naturel, nous sommes tous uniques, de même dans l'ordre surnaturel nous possédons tous un nom unique que Dieu seul connaît, comme ce caillou blanc mentionné dans le livre de l'Apocalypse et sur lequel est écrit notre nom nouveau "que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit " (Ap, 2, 17). Saint Thomas d'Aquin affirmait déjà que la grâce nous singularisait. Et la sainteté est cette singularité portée à l'extrême.

 

Une aventure libératrice

Certes, le saint ne désire pas se distinguer des autres hommes dans un élan de narcissisme pathologique, paraître différent ou se désolidariser des siens ! Comment le voudrait-il puisque l'humilité est à la racine de sa vocation ? Il sait qu'il est redevable à Dieu de tout ce qu'il est. Le saint sait pertinemment qu'il est comme les autres. Alors, pourquoi une telle singularité transparaît-elle en lui ? Tout simplement parce qu'étant, en lui-même, l'image et la ressemblance parfaitement achevées de Dieu qui est l'Unique, il devient chaque jour un peu plus comme Lui, comme Celui à qui il ressemble. Voilà pourquoi l'aventure de la sainteté, loin d'être ennuyeuse ou aliénante, est au contraire une aventure gratifiante, prodigieuse et libératrice de toutes les potentialités que nous recélons en nous et que la vie avec Dieu fait éclore et mûrir au grand soleil de la grâce.

 

La sainteté à l'école de la Vierge Marie

Pour étayer cette affirmation, illustrons-la avec l'exemple le plus parfait de la sainteté participée, c'est-à-dire de la sainteté relevant de la grâce : la Vierge Marie. Jésus est saint par nature, Marie l'est par la grâce de Dieu. "Pleine de grâce " : tel est le nom que lui donne l'ange Gabriel. Que voyons-nous en la contemplant ? Les voyants à La Salette, Lourdes, Pontmain, Fatima l’ont décrite "sans pareille ". Marie est la femme singulière par excellence. Sa sainteté est à ce point personnelle, propre à elle seule, qu'elle peut grandir en beauté et en gloire tout en restant elle-même. C'est ce qui arriva dans la dernière apparition à Lourdes, le jour de la fête de Notre-Dame du Mont Carmel, le 16 juillet 1858. "Jamais elle n'avait été aussi belle " dira sainte Bernadette. La sainteté ne nous fige pas dans un état marmoréen. Le saint reste une personne libre et en ascension perpétuelle. Autrement dit, les saints ne sont pas de marbre mais d'esprit, ou plutôt pétris par l'Esprit. Loin d'être des figures de vitraux, ils sont en perpétuel mouvement !

 

" La sainteté est d'autant plus importante que c'est elle qui, au plan humain, sauvera l'Église, non les réformes institutionnelles ou organisationnelles. "

 

Créature nouvelle, le saint jette un regard ingénu et innocent sur la Création et sur Dieu. C'est ce que disait Bernanos à propos de Marie : "Le regard de la Vierge est le seul regard vraiment enfantin, le seul vrai regard d'enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur " (Journal d'un curé de campagne). "Plus jeune que le péché ", Marie défie toute comparaison. Cependant, elle n'est pas d'une autre nature que nous : elle est l'une de nôtres. Elle est même plus parfaitement humaine que nous si on entend par humain un être parfaitement accordé à Dieu, tel qu'Il créa Adam et Ève à l'origine. Nous aussi, en participant à l'unicité propre à la sainteté de la Vierge, nous deviendrons des êtres d'exception comme Marie, fille d'Ève. Par-là, on appréhende ce que la sainteté est capable de faire de ceux qui courent cette carrière : des hommes et des femmes tout à fait singuliers, plus jeunes que leur prédisposition au mal et leurs passifs peccamineux.

 

La nouveauté de tous les matins du monde

À ce sujet, écoutons ce que disait saint Louis Marie Grignion de Montfort à propos des saints des derniers temps : "La formation et l'éducation des grands saints qui seront sur la fin du monde lui sont réservées ; car il n'y a que cette Vierge singulière et miraculeuse qui peut produire, en union du Saint-Esprit, les choses singulières et extraordinaires " (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, n. 34). L'adjectif "singulière " revient deux fois dans la phrase de Grignion de Montfort. C'est vrai que le miracle frappe toujours par sa singularité, son "exceptionnalité ". De la même manière, les saints formés et éduqués par la Vierge frapperont tout autant par leur singularité parce que le premier miracle qu'ils accompliront, ou plutôt que Dieu accomplira en eux, ce seront eux-mêmes. Ici aussi, la Vierge montre la voie car son premier miracle, c'est son être même d'Immaculée. Dans le mystère de sa personne, Marie est déjà la bonne nouvelle, l'Évangile. Il en va pareillement pour les saints : "Chaque vie de saint est comme une nouvelle floraison, l'effusion d'une miraculeuse, édénique ingénuité " (Bernanos).

 

"Notre Église est l'Église des saints "

La sainteté est d'autant plus importante que c'est elle qui, au plan humain, sauvera l'Église, non les réformes institutionnelles ou organisationnelles. "Notre Église est l'Église des saints " (Bernanos, Jeanne, relapse et sainte). Par sa perpétuelle jeunesse, la sainteté constitue plus qu'un moyen au service du triomphe de Jésus-Christ. Elle représente, manifeste déjà, au milieu de nous, le Royaume de Dieu — ce Dieu si singulier dans La Trinité des Personnes, si jeune dans son éternité créatrice et re-créatrice, dans la jeunesse pascale de Jésus faisant toutes choses nouvelles au matin de Pâques et dans l'effusion de l'Esprit de sainteté le jour de Pentecôte.

 

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