Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 16:29

L’Assemblée des évêques s'est tenue à Lourdes au début du mois, et son président, Georges Pontier, évêque de Marseille, a donné un discours d’ouverture où sont dites les joies et les épreuves que l’Eglise catholique vit dans le contexte national et international du monde. Ce monde qui sait prendre en charge les situations de personnes et des populations et qui, aussi, vit des joies et des épreuves.

 

http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/385737-discours-douverture-lassemblee-pleniere-novembre-2014/

 

 

 

Bonne lecture

 

Discours d’ouverture de l’Assemblée plénière de novembre 2014, prononcé par Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Marseille, à Lourdes, mardi 4 novembre 2014.

 

« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus-Christ, la joie naît et renaît toujours. » (E.G. n° 1)

 

Ces premiers mots de l’exhortation apostolique du Pape François, « la Joie de l’Évangile », expriment avec simplicité et profondeur l’expérience chrétienne. La fête de Toussaint que nous venons de célébrer dans nos Églises diocésaines nous a permis de rendre grâce pour la beauté et la bonté du projet de vie du Père créateur, du Fils bien-aimé venu nous révéler et nous ouvrir le chemin du bonheur, de l’Esprit Saint répandu en nos cœurs pour conduire tout homme à la conscience d’être fils de Dieu et frère des hommes. Quelle belle vision, pleine d’espérance, que celle de la foule immense des hommes, réunis dans leurs diversités auprès du Père, ayant traversé « la grande épreuve de la vie ! »

 

Nous qui traversons en ce temps qui est le nôtre « l’épreuve de la vie », nous voulons témoigner de la joie et de la lumière que nous donne notre foi en Dieu qui aime les hommes. La rencontre du Christ-Sauveur nous guérit de tout fatalisme, de toute peur, de tout désespoir. Nous avançons sur le chemin incertain de nos vies, éclairés par la conviction que la vie humaine n’est pas limitée à ce qui s’expérimente quelques décennies sur terre, mais qu’elle vient de Dieu et va vers Dieu, qu’elle est un don et une œuvre d’amour. A cette lumière qui a resplendi dans le Christ, nous avançons, nous efforçant de vivre en frères des hommes comme lui-même l’a fait. Il s’est fait proche des uns et des autres, des petits, des malades, des étrangers et des pauvres. « Il est passé en faisant le bien » (Actes 10,38). Ainsi s’exprimèrent ses premiers disciples pour lui rendre témoignage.

 

La vie et la famille, dons de Dieu

 

Cette vie qui vient de Dieu, nous l’avons reçue au sein d’une famille qui est pour tout être humain le lieu primordial, malheureusement parfois blessé par les épreuves de la vie ou les fragilités personnelles, mais bien le lieu primordial de l’expérience humaine. C’est là, qu’entourés de notre père et de notre mère, de nos frères et sœurs, de nos grands-parents, des cousins, des amis, nous trouvons le milieu vital qui, toute notre vie, sera celui des plus grandes joies, des plus fortes solidarités et aussi des plus profondes préoccupations. Oui, la famille est cette cellule de base de toute vie sociale. Le cardinal Vingt-Trois et moi-même, nous venons de participer au Synode extraordinaire sur « les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Évangélisation ». Même si les défis se déclinent sous le mode de la grande diversité, la famille apparaît sous toutes les latitudes comme cette cellule de base de la vie en société, comme celle aussi de l’Église. Nous aimons l’appeler « Église domestique ». Le Synode a redit la grandeur de la famille humaine, fondée sur l’alliance d’amour entre un homme et une femme, vécue dans la fidélité, capable de traverser les épreuves grâce au dialogue et au pardon, accueillante à la vie reçue comme un don et non revendiquée comme un droit. L’amour véritable est une responsabilité assumée, un roc solide sur lequel s’appuyer et non la succession d’aventures passionnées vouées à une errance insatiable.

 

Dans l’expérience humaine de la famille, nous sommes accueillis comme un don, même si nous sommes porteurs d’éventuels handicaps. Nous sommes aimés fidèlement et généreusement. Nous faisons l’expérience de la joie, du pardon, de la solidarité. La réussite de la famille demande que chacun recherche le bonheur des autres avant le sien propre. Oui, elle est vraiment porteuse de vie parce qu’en elle, se jouent les solidarités élémentaires et nécessaires à toute vie humaine. Les sociétés l’ont bien compris ! Certaines s’appuient sur elle et la soutiennent pour bâtir leur avenir. D’autres la fragilisent, la réglementent, la soumettent à des projets pensés par quelques-uns. Dans notre pays, la famille jouit d’une image heureuse et le projet d’en fonder une demeure le désir le plus fort. Les enquêtes d’opinion le manifestent. Au sein de l’Europe, nous sommes enviés par beaucoup pour ce goût de transmettre la vie à des générations futures, signe d’un bien-être et d’une sagesse éprouvée. L’Eglise voit avec joie de jeunes adultes s’engager dans la vie familiale, dans la voie du mariage et affirmer de multiples manières au nom de leur foi que la famille est une richesse pour la construction de la personne et la cohésion de la société.

 

La famille fragilisée

 

Même si on doit se réjouir d’évolutions positives à amplifier encore – comme celle de l’égalité entre hommes et femmes, celle du choix libre du conjoint – ces dernières décennies manifestent néanmoins une fragilisation réelle de la vie familiale. Le développement d’une culture individualiste peu soucieuse des répercussions sur les autres des choix personnels, la soumission désordonnée à la force des sentiments et à la recherche du plaisir, l’immaturité affective peuvent conduire à des égoïsmes irresponsables, à des comportements violents, à un usage à courte vue des progrès techniques. Tout cela contribue à fragiliser la vie d’un trop grand nombre de familles.

 

S’est ajoutée encore la mise en œuvre d’une culture qui se laisse emporter par la définition sans fin de nouveaux droits individuels sans toujours prendre la mesure des conséquences négatives sur la conception de l’homme et les nécessaires solidarités d’une vie sociale. Ainsi la recherche légitime de progresser dans l’égalité entre hommes et femmes dans nos sociétés est allée jusqu’à faire droit à des conceptions philosophiques militantes qui nient la belle complémentarité porteuse de vie entre l’homme et la femme, inscrite dans la nature même de chaque être humain. L’égalité est vue comme une absolue neutralité insignifiante. Un modèle unique et néfaste veut s’imposer et sa transmission aux enfants s’organise sans l’accord des parents, pourtant premiers responsables de leur éducation. La nature même du mariage a été bouleversée. Au lieu de trouver des solutions adaptées à des questions posées par des situations particulières, on veut légiférer comme si on devait imposer à tous ce qui est revendiqué comme utile ou légitime pour quelques-uns. Et cela souvent au mépris des plus faibles, d’une part des enfants dans le début de leur vie et d’autre part dans un autre domaine des malades ou des vieillards au terme de leur existence.

 

L’Église rappelle sans se lasser la dignité inviolable de l’être humain depuis sa conception et jusqu’à sa mort naturelle. On ne peut l’instrumentaliser ni le considérer comme un objet ou un bien qu’on se procure selon son propre désir. Ainsi nous voyons le grave risque humain qu’il y aurait à s’engager sur le chemin de la procréation médicalement assistée pour répondre à la revendication du droit à l’enfant. Quant au recours à la gestation pour autrui, il est manifeste qu’on entre dans un processus qui considère l’enfant comme un quelconque bien de consommation. Cette pratique fait peu de cas du contexte humanisant qui consiste à garder liés dans le don mutuel conjugal et familial la conception et le temps de la grossesse. Et que dire de la demande faite à une femme de porter un enfant sans s’y attacher comme si la maternité était un acte banal ou à vocation commerciale? On ne peut reconnaître là un progrès humain pour nos sociétés.

 

Quant à la fin de vie, nous nous sommes déjà exprimés sur notre conviction que l’accès aux soins palliatifs devait être rendu possible et effectif. Ils offrent un environnement médical et une qualité de présence humaine qui permettent à chacun d’être accompagné jusqu’au bout de sa vie plutôt que de succomber à la tentation d’y mettre fin. C’est en s’appuyant sur les compétences médicales pour traiter la douleur et sur les solidarités affectives et relationnelles que peut se dessiner le chemin le plus humain. Un groupe de travail au sein de notre Conférence s’est constitué pour contribuer activement aux débats en cours dans notre société.

 

Comment soutenir la vie des familles ? Comment soutenir la croissance des enfants ? Comment soutenir les personnes en fin de vie ? Aucune loi, aucun droit individuel ne pourra remplacer la solidarité, la présence affectueuse, le soutien mutuel, le don de soi, le sens des responsabilités, surtout si c’est pour, à la place, promouvoir ou permettre la perspective d’en finir avec la vie, d’en finir avec les responsabilités qui nous lient les uns aux autres et qui font pourtant notre grandeur.

 

Comment soutenir la vie des familles sinon en offrant à chacune les conditions d’une vie possible sur sa terre ancestrale où l’accès au travail, au logement, à l’éducation, à la sécurité, à la santé est assuré à tous ? C’est malheureusement l’absence de ces conditions-là qui affecte de manière évidente et massive la vie d’un grand nombre de familles dans notre pays comme dans le monde entier.

 

Ce sont les solidarités familiales, nationales, internationales, mondiales qui peuvent seules contribuer à mettre en place les conditions d’une vie toujours plus humaine, plus juste, plus fraternelle. Il revient aux responsables politiques de les mettre en œuvre avec intelligence et détermination avec le souci de veiller à la cohésion nationale. Il revient à chaque citoyen de s’ouvrir à la recherche du bien de tous, en commençant par celui des plus défavorisés. L’Église elle-même se sait appelée à accompagner de sa présence la plus proche les familles qui connaissent de grandes souffrances.

 

Entre deux Synodes

 

Durant cette assemblée, nous prendrons le temps de revenir sur le Synode qui vient de s’achever. Je voudrais redire seulement ce matin que ce fut une très belle expérience de la collégialité épiscopale autour de celui qui préside à l’unité des Églises, le Pape François. Les analyses qui en restent à rendre compte de nos débats libres en termes de rapports de force sont trop courtes ! Vous le savez bien, il s’agit de chercher ensemble ce que nous dit l’Esprit, ce à quoi il nous invite à travers son action dans le cœur des croyants, quels sont les mots adaptés pour annoncer aujourd’hui « l’Évangile de la famille », quelles sont les attitudes pastorales justes pour exprimer à chacun la miséricorde de Celui qui est venu comme un médecin « appeler non pas des justes, mais des pécheurs » (Marc 2,17). Il s’agit de se faire proche de tous et d’accompagner leur marche afin que soit reconnu le visage maternel de l’Église. Le Pape François a voulu associer au discernement pastoral l’ensemble de l’Église, et d’une manière particulière bien sûr les Évêques du monde entier. Le travail et la réflexion vont se poursuivre dans nos diocèses jusqu’au Synode de l’année prochaine sur « la vocation et la mission des familles dans l’Église et dans le monde ». Nous aurons le souci d’écouter le témoignage des très nombreux baptisés qui s’efforcent de vivre à la lumière de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église leur vie de couple et leur vie de famille au cœur de leur existence et de tout ce qui leur arrive. C’est notre devoir de pasteurs.

 

Le contexte international préoccupant

 

Les événements internationaux ne cessent de nous marquer et de nous préoccuper. Alors qu’en Europe se célèbre le Centenaire du début de cette terrible guerre que fut celle de 1914-1918, alors qu’on croyait la paix acquise sur notre continent, se déroulent ces événements qui obscurcissent l’avenir en Ukraine. Nous voulons une fois encore exprimer à Mgr Borys Gudziak et à tous les Ukrainiens, l’assurance de notre prière pour que des chemins de paix et de réconciliation s’ouvrent entre les Ukrainiens, avec le peuple russe et avec tous leurs voisins européens.

 

Cet événement conforte notre conviction que la construction de l’Europe n’est pas seulement un enjeu économique, mais aussi un formidable projet de vie ensemble dans la paix toujours à vouloir, à préserver et à conforter. Nous nous réjouissons que le Pape François vienne dans quelques semaines s’adresser à Strasbourg aux membres siégeant au Parlement européen et au Conseil de l’Europe.

 

Au mois de juillet le conflit violent entre Palestiniens et Israéliens dans la bande de Gaza nous a conduits à annuler le pèlerinage des étudiants en Terre Sainte. Le respect du droit international apparaît de crise en crise comme le point d’appui le plus incontestable pour parvenir à une paix durable nécessaire à la vie des deux peuples en conflit mais indispensable aussi pour la paix dans toute cette région.

 

Les événements si violents en Syrie, en Irak, en Libye, et leurs répercussions sur les pays voisins, Jordanie, Liban, offrent le spectacle d’une barbarie qu’on pensait révolue. Nous sommes profondément marqués par le sort imposé aux minorités vivant dans ces pays, aux chrétiens d’Irak particulièrement. Nous admirons le témoignage qu’ils ont donné en quittant tout pour ne pas renier leur foi, mais nous sommes affligés de voir des milliers de familles chassées d’une terre qu’elles habitent depuis des millénaires, et poussées à l’errance ou à l’exil. Les liens avec les Patriarches orientaux nous ont conduit à leur manifester notre solidarité et notre proximité par la visite de plusieurs d’entre nous, particulièrement celle du Cardinal Philippe Barbarin, de Mgr Michel Dubost, du P. Pascal Gollnisch. Ces visites sont appréciées et nécessaires. On ne peut oublier la générosité des fidèles de nos diocèses qui s’exprime encore par la prière et par des actes de solidarité et d’accueil. Mais nous savons bien que seule une volonté sincère et efficace de la communauté internationale pourra conduire à une paix durable en favorisant l’établissement de régimes politiques accordant la citoyenneté entière et identique aux habitants d’une même nation. Nous militons pour cela et pour que soit préservé le droit au retour le jour venu pour les populations chassées injustement et cruellement de leurs terres ancestrales ayant enfin retrouvé une sécurité indispensable.

 

Ces événements ne sont pas sans affecter chez nous les relations avec les musulmans. Un certain nombre d’entre-eux souffrent profondément de l’image de l’islam que donnent les exactions commises par Daech. Ils les ont dénoncées. Nous accueillons positivement leurs propos tout en espérant que les autorités musulmanes les plus hautes dans le monde le fassent avec autant de clarté. Les musulmans en ont besoin et nous aussi. Nous sommes choqués, interloqués, interrogés en voyant ces trop nombreuses personnes partir rejoindre les rangs de cette armée insensée. Au-delà de notre étonnement, nous comprenons bien qu’il nous faut en analyser les raisons, et tout spécialement celles qui peuvent venir de nos sociétés occidentales qui n’ont peut-être pas su encore leur faire une place apaisante et respectueuse. A notre niveau et dans notre pays, nous voulons poursuivre dans un esprit de responsabilité, de dialogue, de respect, nos relations avec nos compatriotes musulmans. C’est la seule voie qui nous soit offerte pour une vie ensemble souhaitée par le plus grand nombre. Nous avons fait appel à M. Gilles Kepel, politologue français, spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, pour nous partager le fruit de son travail, de ses recherches, et de ses réflexions. Dans un instant il s’exprimera devant nous. Cette intervention s’inscrit dans notre désir de discerner le juste chemin entre ceux que dessinent parfois la peur ou la naïveté. Nous y sommes également aidés bien sûr par la rencontre et l’écoute des patriarches orientaux, des responsables de l’œuvre d’Orient ou d’autres associations, et aussi par l’engagement du Saint-Siège en ce domaine, comme il vient de s’exprimer au cours du récent consistoire consacré à cette question.

 

L’Assemblée qui vient : le pèlerinage des Séminaires

 

Notre Assemblée plénière va poursuivre l’étude des dossiers en cours, et tout spécialement celui que nous avons ouvert sur les Séminaires en France. A la fin de la semaine les Séminaristes et leurs responsables nous rejoindront pour un temps de pèlerinage, de réflexion, de prière ensemble. M. le Cardinal Benjamin Stella, Préfet de la Congrégation pour le Clergé, sera des nôtres et donnera une conférence. Dans une lettre récente nous avons exprimé aux séminaristes notre joie de vivre ce moment avec eux, notre encouragement dans ce temps de formation, notre confiance dans les équipes de formateurs qui les accompagnent en notre nom, notre action de grâce pour le don qu’ils représentent pour notre Église. Un évêque de chaque Province donnera une catéchèse sur le thème : « Appelé à être prêtre à la suite et à la manière des apôtres ».

 

Rencontrant les séminaristes, nous ne pouvons oublier les prêtres de nos diocèses qui, souvent, ont été des soutiens essentiels au moment de la naissance ou du développement de leur vocation. Nous savons le labeur apostolique qui est le leur. Nous apprécions leur collaboration fidèle, courageuse, missionnaire. Nous rendons grâces pour le témoignage de la joie de l’Évangile dont ils vivent et qu’ils annoncent autour d’eux. Nous voulons une fois encore leur redire notre admiration et notre reconnaissance.

 

L’Année de la vie consacrée

 

Dans quelques jours se tiendra à Lourdes l’assemblée générale de la Conférence des Religieux et Religieuses de France qui se préparera à vivre avec nous tous, dès le 1er dimanche de l’Avent, l’année de la vie consacrée. Oui, vraiment nous rendons grâce pour la joie que procure la rencontre du Christ, la lumière qu’elle apporte et le bonheur qu’il y a à le suivre dans un engagement plus radical, signe que Dieu seul peut combler notre cœur. Nos Églises diocésaines bénéficient de la présence et du dynamisme des consacrés. De nombreuses Congrégations sont nées dans notre pays et, depuis le Concile, de nouvelles formes de consécration ont vu le jour. Tout cela s’enracine dans le dialogue personnel où l’invitation à suivre le Christ devient une heureuse évidence : « viens, suis-moi »… « Si tu veux » … « je ferai de toi un pêcheur d’hommes ».

 

C’est cette expérience spirituelle qui rend compte du choix de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes qui engagent leur vie au service de Dieu et de l’humanité dans des formes de vie inspirées par l’Esprit de Dieu qui « aime la nouveauté », comme dit souvent le Pape François. Il écrivait encore dans l’exhortation apostolique « la joie de l’Évangile » : « Jésus veut des évangélisateurs qui annoncent la Bonne Nouvelle non seulement avec des paroles, mais surtout avec leur vie transfigurée par la présence de Dieu » (n°259)

 

Il remet ainsi chaque baptisé devant la disponibilité intérieure et résolue à se laisser transfigurer par la présence de Dieu en lui. Il invite à s’ouvrir à l’œuvre d’humanisation de son Esprit en nous, lui qui sait nous convertir, c’est-à-dire nous détourner de nous-mêmes pour nous tourner résolument vers les appels de Dieu et les cris des hommes les plus éprouvés, qu’ils soient tout proches de nous ou qu’ils vivent au loin.

 

La visite pastorale du Pape François

 

Comment ne pas évoquer en terminant la joie que nous a donnée l’annonce de la visite pastorale que le Pape François fera dans notre pays durant l’année 2015. Nous l’attendions surtout après avoir appris sa visite nécessairement brève aux institutions européennes. Déjà nous portons dans notre prière ce moment fort où le successeur de Pierre viendra nous conforter dans la foi, nous écouter avec un cœur paternel, nous encourager dans notre mission de témoins du Christ dans la France d’aujourd’hui. Déjà nous l’assurons de notre reconnaissance et de notre prière pour que le Seigneur le soutienne dans l’exercice de son ministère si important pour la vie de notre Église.

 

Que la Vierge de Lourdes le protège. Qu’elle accompagne nos travaux de sa présence, qu’elle nous aide à rendre perceptible le visage maternel de l’Église.

 

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 16:06

 

   
  Alliance VITA
appelle à soutenir et relayer la pétition
"SOULAGER MAIS PAS TUER"
 

Parrainé par Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique dont la vie a été rendue célèbre par le film Intouchables, "Soulager mais pas tuer" est un mouvement de mobilisation citoyenne rassemblant des professionnels et des usagers de la santé contre l'euthanasie.

Soutenez par votre signature la pétition
Soulager mais pas tuer


 
La France doit s’engager à accompagner les personnes malades, dépendantes ou en fin de vie dans le respect de leur dignité, en maintenant l’interdiction de toute forme d’euthanasie et de suicide assisté.
 
Non à toute forme d’euthanasie et de suicide assisté,
x Non à l’acharnement thérapeutique,
v Oui au développement des soins palliatifs : soulageons les personnes dépendantes ou en fin de vie, sans les tuer.
 
  
ENVOYEZ  à vos amis

 
 
REJOIGNEZ LA MOBILISATION SUR FACEBOOK
 
  
SUIVEZ L'APPEL SUR TWITTER
 

 
Partager cet article
Repost0
21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 22:23

Déclaration de la

Conférence des responsables de culte en France,

ce 17 mars 2014.

 

Citoyens et croyants : responsables et confiants

Au cours des prochaines semaines, notre attention sera sollicitée par la préparation des élections municipales et européennes. Il nous faudra faire des choix. Nous voudrions à cette occasion partager ces quelques orientations qui nous guident dans la recherche de l’intérêt général et du bien commun

1. Choisir la responsabilité et non la démission.

Le vote est par définition le geste par lequel chaque citoyen peut participer à l’exercice d’une réelle responsabilité au service de sa commune, de son pays et de l’Union européenne.

Si le vote peut être guidé par des motivations diverses, il doit d’abord tenir compte des défis et des questions que rencontre notre société : exclusion, chômage, pauvreté, mais aussi développement économique, éducation, santé, vie sociale, justice…

Devant ces questions et ces défis, choisir la responsabilité c’est faire preuve de discernement devant les propositions qui sont faites, en prenant en compte avec sérieux les valeurs essentielles que sont notamment la justice, la compassion, le respect de la dignité d’autrui et l’attention au plus vulnérable, en un mot : la fraternité. La fraternité n’est-elle pas trop oubliée ?

2. Rechercher la confiance et non la division.

La commune est le lieu où s’expérimente au plus près des réalités ce que sont le bien commun et l’intérêt général. Alors que notre société est à bien des égards marquée par la revendication d’intérêts particuliers et portée par un esprit d’individualisme, chaque citoyen et chaque croyant est ici appelée à un geste exprimant la confiance : confiance dans un projet commun, confiance dans les autres, par conséquent confiance envers les élus qui portent ce projet et qui doivent s’en montrer dignes.

Contre la tentation du dénigrement ou de la dérision systématiques, contre l’esprit de soupçon à l’égard du politique, contre les discours parfois haineux qui divisent les citoyens, rechercher la confiance c’est réellement faire preuve de sagesse.

3. Construire l’avenir et non le redouter.

L’élection est un moment décisif dans la vie politique. Mais ce moment n’est qu’un élément de la construction de notre avenir commun. Voter c’est aussi accueillir cet avenir, notre avenir dont nous ne sommes jamais complètement maîtres. Pour notre part, nous croyons qu’il est éclairé par une promesse bienveillante. Et nous avons la conviction que chaque citoyen est appelé à y apporter sa part, avec ses dons et la confiance qu’il a reçus.

Mgr Georges PONTIER et Mgr Pascal DELANNOY (Conférence des Evêques de France)

Le pasteur François CLAVAIROLY et le pasteur Laurent SCHLUMBERGER (Fédération Protestante de France)

Le Métropolite Emmanuel et le Métropolite Joseph (Assemblée desÉvêques Orthodoxes de France)

Intérim du Grand Rabbin de France et M. Joël MERGUI président du Consistoire (Grand Rabbinat de France)

Le recteur Dalil BOUBAKER et M Anouar KBIBECH (Conseil français du culte musulman)

Mme Marie Stella BOUSSEMART et M. Olivier WANG-GENH (Union bouddhiste de France)

 

 

La Conférence des Responsables de Culte en France (C.R.C.F.)

La CRCF a été créée le 23 novembre 2010. Elle regroupe six instances responsables du Bouddhisme, des Églises chrétiennes (Catholique, Orthodoxe, Protestante), de l’Islam et du Judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté des responsables de culte en France d’approfondir leur connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée, et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société.

Télécharger, imprimer, cliquez sur "Déclaration de la Conférence...."

Partager cet article
Repost0
19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 00:13

L'accueil familial de vacances (AFV), mis en place par le Secours Catholique, propose à des enfants et à des familles de partager ensemble leurs vacances. Familles de vacances

 

 Tous les ans, 2000 familles accueillent près de 2 200 enfants de 6 à l7 ans pour des séjours de 3 semaines en général.

Devenir famille de vacances, c'est donner à un enfant la .possibilité d'accéder à un temps privilégié de détente, de loisirs et d'échanges, c'est permettre à une famille de s'enrichir par la rencontre, l'accueil et le partage avec un enfant. L’activité nécessite cependant un encadrement strict afin de susciter la confiance de tous les intervenants.

 

 

Pour aller plus loin, vous souhaitez :

        - Recevoir un complément d'information

      - Être contacté par votre délégation départementale du Secours Catholique

  >>  Contactez le Secours Catholique Agen 

43, Bd Edouard Lacour Téléphone : 05 53 47 45 15

Partager cet article
Repost0
17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 21:25
La délégation Périgord Agenais recherche des bénévoles pour le microcrédit à Agen

Une personne en situation difficile ne peut pas obtenir de prêts bancaires, même si elle a un projet de vie, en particulier pour conserver un emploi ou en obtenir un. Dans cette situation, l’aspect humain est essentiel. Seule issue : le microcrédit.

Dans le cadre de sa politique des aides, la délégation Périgord Agenais du Secours Catholique a développé un partenariat avec le Crédit Coopératif qui lui permet de proposer et d'accompagner des familles dans l'obtention d'un microcrédit.

Face à une demande grandissante, l’équipe « Microcrédit » du Comité 47, lance un appel à bénévoles. Les bénévoles se réunissent chaque mardi matin au Centre Jean XIII.

Durant cette permanence, l’équipe reçoit les personnes pour constituer avec elles le dossier de microcrédit, qui sera ensuite transmis au Crédit Coopératif. Le dossier prend en compte les données matérielles telles que le « reste à vivre » pour l’emprunteur, la description du projet, mais aussi le côté humain.

Les bénévoles assurent ensuite le lien entre l’organisme financier, le demandeur et l’équipe locale qui a adressé la demande de microcrédit. Ils réalisent également le suivi des personnes après l’obtention de celui-ci. 

Si vous souhaitez intégrer l’équipe Microcrédit du Comité 47, merci de contacter le Comité 47 du Secours Catholique par téléphone au 05 53 66 14 22.

 

Pour en savoir plus cliquez sur le lien du Crédit Coopératif:link

Partager cet article
Repost0
6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 18:53

Capture-d-ecran-2014-03-06-a-09.59.48-copie-1.jpg

Alliance 47 Agen « Jusqu'au bout accompagner la vie...» 
organise une table ronde autour du thème :

« Les souffrances en fin de vie : quelles prises en charge possibles ? » 

Cette table ronde destinée au grand public et aux professionnels de la santé sera abordée par plusieurs professionnels exerçants dans le département.

Lieu : Salle Albagnac du Crédit Agricole Aquitaine, 4 rue Pierre Mendès France - 47550 Boé
Informations : Alliance 47 Agen « Jusqu'au bout accompagner la vie ... » 
Email : agen@alliance.asso.fr  - Tél : 07.86.45.44.94 

Pour aborder cette thématique, plusieurs professionnels ont accepté de participer :

- Dr Thierry Dona, Médecin référent en soins palliatifs et en douleur chronique, gériatre, et son équipe
(Clinique Esquirol-Saint- Hilaire à Agen)

- Dr Sylvie Schoonberg, Médecin responsable de l'Equipe Mobile de Soins Palliatifs et son équipe (Centre Hospitalier d'Agen )

- Dr Laure Mermet, Médecin diplômée de carcinologie clinique et son équipe (HAD 47 Hospitalisation à Domicile et soins palliatifs) - Dr Stéphane Laboulbène, Médecin diplômé de soins palliatifs et son équipe (EHPAD public de Pompeyrie dépendant du CH Agen)

Les souffrances en fin de vie...

Les souffrances sont des préoccupations partagées par les professionnels qui seront présents, qu'ils soient médecin, infirmier, aide- soignant, psychologue, assistante sociale, socio-esthéticienne, etc...tous soignent et accompagnent des patients en fin de vie et leurs familles. Ces derniers ont des âges, parcours de vie et situations socio-familiales différents. Les souffrances peuvent être physique, morale, psychique...l'essentiel pour la personne en fin de vie est de pouvoir les exprimer et d'être écouté e.

...quelles prises en charge possibles ?

Alliance 47 Agen a souhaité réunir des équipes pluridisciplinaires, afin que les professionnels puissent expliquer que les souffrances des patients en fin de vie et leurs familles peuvent être prises en charge, qu'elles soient physique, morale et que le patient se trouve au domicile ou au sein d'une structure hospitalière. Aussi, ils expliqueront, à travers leur différent positionnement, comment ils font face à ces souffrances. Il sera alors question de la complémentarité des professionnels mais aussi de la place centrale du patient et de son entourage.

La fin de vie, au cœur de l'actualité...

Des situations complexes médiatisées rappellent régulièrement que la fin de vie peut être complexe et que même le Conseil d'E tat n'arrive pas à se positionner. En effet, la Loi Leonetti aborde certains problèmes de la fin de vie mais ne les résout pas tous.
Les directives anticipées et la désignation de la personne de confiance sont un exemple. Selon une étude de l'Institut national démographique (INED) de décembre 2012, 2,5 % des patients en fin de vie avaient exprimé leur choix.

En organisant cette table ronde, Alliance 47 Agen souhaite montrer et démontrer que l'accompagnement contribue à assurer une fin de vie paisible.

Alliance 47 Agen, organisateur de l'événement

Alliance 47 Agen « Jusqu'au bout accompagner la vie... », est une association reconnue d'utilité publique, non confessionnelle et apolitique. Son engagement est de faire connaître les soins palliatifs et l'accompagnement. Elle est constituée de bénévoles qui ont pour missions de répondre à la détresse et à la demande des personnes en souffrance physique et/ou morale, liée à la maladie grave, la fin de vie ou le deuil. Ils proposent gratuitement et sans se substituer, ni aux professionnels ni à la famille, un accompagnement des personnes en fin de vie, en deuil, à domicile ou en institution ainsi que leur entourage. Les bénévoles sont une présence-écoute, une présence vraie et respectueuse.

L'équipe organisatrice remercie les nombreux partenaires pour leur soutien.

 

Lieu : Salle Albagnac du Crédit Agricole Aquitaine, 4 rue Pierre Mendès France 47550 Boé

Informations : Alliance 47 Agen « Jusqu'au bout accompagner la vie... » Email : agen@alliance.asso.fr Tél : 07.86.45.44.94

 

A NOTER Prochain événement : Spectacle pièce de théâtre « Aimez-vous la nuit ? », de la Compagnie Le Guichet Montparnasse qui aura lieu le 16/05/2014 à l'Espace François Mitterrand à Boé.

 

Contact relations presse - Charline TURO - 06.30.22.10.52 - comm.alliance47@gmail.com

Partager cet article
Repost0
27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 21:15
 

L’Église à l’écoute des chrétiens. Les principales

conclusions du questionnaire préparatoire au Synode des Evêques, par Monseigneur Carré sont à télécharger.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 00:52

 

Le cardinal Philippe Barbarin participera à la «manif pour tous», le 2 février, à Lyon.

Mgr Philippe Barbarin, archevêque de Lyon : «Moi, Philippe, prêtre, je ne peux pas «passer mon chemin»!»

Tribune de l'archevêque de Lyon Mgr Philippe Barbarin avant la manifestation du 2 février contre le mariage pour tous.

LaCroix: 23/1/14 - 11 H 49 - Mis à jour le 23/1/14 - 12 H 00

 

Après une année de mobilisation, on entend ici ou là que le « mariage pour tous » aurait divisé les Français, et les catholiques en particulier. C’est vrai pour une part. Mais ce qui frappe aussi, ce sont les nouvelles convergences qui sont nées, parfois inattendues. Je n’oublierai pas, par exemple, le président du Conseil régional du culte musulman de Rhône-Alpes, répondant à la presse à mes côtés, le 13 janvier 2013: «Non, il ne faut pas cette loi pour la France!» Intérieurement, j’entendais: «Que votre oui soit oui ; que votre non soit non!» Et je me disais: «Il sait dire non, lui, avec douceur et fermeté.» 

Des dialogues ont été amorcés et approfondis, ce qui a permis de connaître et de comprendre comme jamais auparavant la situation de personnes homosexuelles. Plusieurs d’entre elles m’ont encouragé à manifester.

Pour de nombreux chrétiens, ce fut l’occasion de mettre en œuvre la dernière consigne de Jésus: «Vous serez mes témoins.» Parmi les témoignages, j’en retiens trois : la pétition de 700 000 signataires « oubliée » par le Conseil économique, social et environnemental, les foules innombrables qui ont envahi les rues de Paris et les places de nos villes de province en 2013, puis l’émergence forte, respectueuse et silencieuse des «veilleurs».

Envoyés pour témoigner, non pour gagner

Chez les «anti-mariage pour tous», on observe toutefois désormais deux groupes qui s’opposent : les «jusqu’au-boutistes», capables d’organiser une manifestation nommée «jour de colère» avec l’envie d’en découdre, et les «à-quoi-bonistes», qui considèrent que, la grande bataille du mariage étant perdue, il faut passer à autre chose, comme si le vote de la loi invalidait désormais tout débat.

Il s’agit là, à mon avis, de chemins étrangers à ce que nous indique l’Évangile. Le Seigneur ne nous demande pas une obligation de résultats… Nous n’avons pas été envoyés pour gagner, mais pour témoigner, car, au soir de notre vie, nous ne serons pas jugés sur nos victoires, mais sur l’amour, et selon un seul critère, essentiel, celui de notre attitude vis-à-vis des plus petits.

Faut-il continuer à prier, parler, agir et à se manifester ? Oui, et ce au nom même de l’Évangile du jugement dernier que l’on pourrait prolonger ainsi: «J’ai été privé d’un de mes parents dès ma naissance, et vous ne vous êtes pas manifestés!» 

Droit de l’adulte et droit de l’enfant

Le changement de civilisation annoncé par Christiane Taubira se joue maintenant, spécialement dans le cadre de la loi «famille». Elle ne parlera ni de GPA ni de PMA, mais on sait que, chassées par la porte officielle, ces questions rentreront par la fenêtre des amendements. On dit aussi que le gouvernement attend l’avis du Comité consultatif national d’éthique, mais on a pris soin d’écarter des voix discordantes.

Si l’accès à la PMA et à la GPA est ouvert, c’est toute la filiation qui se trouvera bouleversée et désorientée. Pour la première fois verra le jour une génération d’enfants privés intentionnellement de l’un de leurs parents. Qu’on pense simplement aux arbres généalogiques, tels qu’ils sont symbolisés jusqu’à ce jour, et tels qu’ils pourraient l’être demain: «Seules les fleurs artificielles n’ont pas besoin de racines», prévenait le philosophe.

Au fond, ces mesures consacreraient le droit de l’adulte sur le droit de l’enfant, le droit du plus fort sur celui du plus faible… déjà terriblement mis à mal par la loi sur l’avortement, qui se présentait comme une loi d’exception pour répondre à des situations de détresse, et que nous voyons dériver à vive allure depuis quelques décennies.

Remercier tous les veilleurs

Faudra-t-il supporter une nouvelle fois l’injustice revêtue des habits de la loi ? Chacun d’entre nous peut, aujourd’hui, reconnaître son existence comme le fruit de l’union d’un homme et d’une femme, quels qu’aient été les frasques ou les accidents de la vie de nos ancêtres, de nos parents… Qu’en sera-t-il demain ? Que dirons-nous aux enfants qui nous demanderont comment nous avons laissé faire cela ?

Heureusement, une parole traverse les siècles et les cultures, c’est celle de la conscience, inscrite dans le cœur et l’esprit des hommes. La Parole de Dieu l’éclaire et la rappelle. Il faut remercier tous les veilleurs: ils ne s’endorment pas et nous aident à rester vigilants. Pour les enfants sans naissance, sans parents, sans voix, pour les personnes sans âge, sans avenir, pour les sans-papiers, sans-pays, sans-domicile-fixe… et pour tous les «sans» qui sont nos prochains d’aujourd’hui, la parabole du Bon Samaritain m’interpelle: moi, Philippe, prêtre, je ne peux pas «passer mon chemin»!

Le 2 février, à Lyon, ce sera le sens de ma présence à la «manif pour tous».

 
Partager cet article
Repost0
17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 10:06

conferences-des-evequesOn trouvera, ci-après, la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 16 janvier 2014, concernant le débat sur la fin de vie. Devant un sujet si grave et douloureux, l'essentiel est de rendre « plus manifeste le respect dû à toute personne » vivant ses derniers jours. Non à l'acharnement thérapeutique. Non à l'acte de tuer. Oui à un développement réel et qualitatif des soins palliatifs. Ce sont les solidarités familiales et sociales qui sont à renforcer. .
 
 
Un projet de loi sur la fin de vie pourrait être déposé devant le Parlement d'ici la fin de l'année. Des rapports et des avis rendus publics ces derniers mois ont demandé des améliorations de la loi Leonetti. Cependant, améliorer la législation, ce n'est pas la changer fondamentalement. Le sujet est trop grave pour ne pas agir avec prudence.
Contrairement à d'autres [1] , l'avis rédigé par un « panel de citoyens » [2] propose de légaliser le « suicide médicalement assisté », sous condition d'une demande expresse d'une personne en fin de vie ou atteinte d'une maladie jugée irréversible. Aider un malade à mettre lui-même fin à ses jours ou provoquer délibérément la mort d'un patient à sa demande, ce qui est proprement appelé euthanasie, sont inacceptables. L'avis admet même la pratique de l'euthanasie sans consentement de la personne devenue incapable de s'exprimer !

benevole-en-unite-de-soins-palliatifsNotre société cherche à « esquiver la mort » [3] et redoute la proximité avec celui qui va mourir. Elle pourrait être ainsi conduite à des décisions inhumaines. Il importe donc de clarifier le vocabulaire et les buts poursuivis. Personne ne peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à la demande d'une personne gravement malade, sans transgresser un interdit fondamental. « Tu ne tueras pas » [4] demeure une exigence morale majeure de toute société, et, pour les croyants, un commandement de Dieu. C'est le fondement de toute vie sociale respectueuse d'autrui, spécialement des plus vulnérables [5]. Nombre de nos contemporains, en raison d'une maladie, d'un handicap ou de leur âge, se sentent devenus une charge pour leurs proches et un poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude, de l'indifférence d'autrui, du regard porté sur eux dans une société axée sur les valeurs d'autonomie et d'efficacité. Ceux qui en viennent à douter de la valeur et du sens de leur vie ont besoin « d'accompagnement, de solidarité et de soutien dans l'épreuve » [6] . N'aurons-nous rien d'autre à leur proposer que de mettre fin à leur existence ?

Le suicide est souvent présenté de nos jours comme « une ultime liberté ». Mais en même temps, on s'alarme, à juste titre, des taux élevés de suicides particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées. Comment réagir contre la banalisation du suicide et en faire en même temps la promotion ? Comment pourrions-nous juger nécessaire d'aider certaines personnes à affronter un épisode de détresse pour éviter l'irréparable, et, par ailleurs, encourager et assister d'autres personnes dans leur volonté de mourir ? Qui deviendrait le juge des vies qui ne valent plus d'être vécues ? Il serait discriminatoire d'estimer aussi différemment la valeur de la vie des uns et des autres.

Tout suicide affecte la solidarité et la volonté de vivre du corps social. Il est donc nécessaire et urgent de poursuivre un véritable engagement de solidarité et de fraternité. Beaucoup se sont investis pour soulager les douleurs et les souffrances de la fin de vie mais « la tâche à accomplir est encore immense » [7]. Les campagnes médiatiques de promotion d'une nouvelle loi contribuent malheureusement à détourner l'attention des indispensables réformes à entreprendre, parmi lesquelles l'accès à « des soins palliatifs et à un accompagnement » à « toute personne malade dont l'état le requiert » [8] .
Notre conviction profonde est qu'un changement législatif ne peut avoir pour objectif que de rendre plus manifeste le respect dû à toute personne en fin de vie. Cela passe par le refus de l'acharnement thérapeutique, le refus de l'acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales.


Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France
Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille, Président
Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier, Vice-président
Mgr Pascal DELANNOY, Évêque de Saint-Denis, Vice-président
Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris
Mgr Jean-Claude BOULANGER, Évêque de Bayeux et Lisieux
Mgr François FONLUPT, Évêque de Rodez et Vabres
Mgr Jean-Paul JAMES, Évêque de Nantes
Mgr Hubert HERBRETEAU, Évêque d'Agen
Mgr Stanislas LALANNE, Évêque de Pontoise
Mgr Benoît RIVIÈRE, Évêque d'Autun, Chalon et Mâcon

 
________________________________________
[1] Notamment, Comité consultatif national d'éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013.
[2] Conférence de citoyens sur la fin de vie, Avis citoyen, 14 décembre 2013. 18 personnes réunies par l'IFOP.
[3] Cf. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, Penser solidairement la fin de vie, Rapport à François Hollande, Président de la République française, décembre 2012, Partie I, § I.1 : L'esquive de la mort.
[4] Livre de l'Exode - Chapitre 20, 13.
[5] Cf. Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des évêques de France, « Un compromis impossible », Communiqué de presse, 4 mars 2000.
[6] Jean-Paul II, Evangelium Vitae, 25 mars 1995, § 67.
[7] Cf. Comité consultatif national d'éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013, 3° Partie, III.2.
[8] Code de la santé publique, art. L1110-9.

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 22:15

Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France 

Les élections municipales : une chance pour le bien commun 

Au nom des évêques de France, nous tenons à rendre hommage aux hommes et aux femmes impliqués dans la vie municipale. Ces élus de la proximité humaine et géographique, très attachés à leurs communes, quelles que soient leurs dimensions, sont parfois engagés depuis de longues années. 

Ils savent que, pour chacun d’entre nous, être enraciné en un lieu est une dimension essentielle de la vie personnelle et sociale. Beaucoup ont à cœur d’accueillir au mieux les nouveaux habitants. 

Et quand le chômage ou la précarité touchent nos concitoyens, une vie locale harmonieuse favorise la dignité et la recherche d’emploi. Dans les cas de grande solitude, en particulier, la commune est souvent ce premier garant du lien social, avec les services aux personnes âgées, aux personnes fragiles ou en situation de handicap, en développant la vie associative, sportive et culturelle. 

Une parole forte d’encouragement 

C’est pourquoi nous souhaitons encourager fortement toutes les personnes qui projettent en 2014 de donner quelques années au service du bien commun. Qu’elles travaillent à l’échelle de la commune, de la communauté de communes ou d’agglomération, qu’elles représentent la dimension locale dans les diverses structures de la vie départementale ou régionale, toutes seront invitées à participer à leur façon, à la construction d’une société fraternelle. 

Pour les catholiques, en particulier, cette dimension fraternelle comporte un sens très profond. Elle enracine l’engagement pour le bien commun au cœur même de la source de leur foi. Comme le dit le pape François dans sa récente Exhortation apostolique Evangelii Gaudium (§ 179), « la Parole de Dieu enseigne que, dans le frère, on trouve le prolongement permanent de l’Incarnation pour chacun de nous : ‘Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ (Mt 25, 40). Tout ce que nous faisons pour les autres a une dimension transcendante ». 

Nous saluons l’implication des élus 

En tant qu’évêques, par notre ministère, nous observons la richesse de la vie locale, particulièrement lors de nos visites pastorales. Les associations, les municipalités et les paroisses, sont souvent, notamment dans les petites communes rurales qui constituent l’immense majorité du tissu communal, les seuls lieux de lien social. 

Nous savons, bien sûr, les difficultés auxquelles les élus doivent faire face. La crise économique, longue et coûteuse en emplois, en fermetures d’entreprises, la recherche des subventions et des dotations rendent difficiles les projets et les investissements municipaux. Les communes elles-mêmes sont touchées. L’intercommunalité est un degré qui, en période de crise, doit permettre une mutualisation équitable et réfléchie. 

Mais nous savons l’énergie avec laquelle les responsables de l’action sociale mettent en œuvre des initiatives nouvelles. Nous savons aussi leur volonté de servir la communauté territoriale tout entière. Nous savons encore l’attachement des maires à « leurs » églises, part essentielle du patrimoine communal, dont ils sont souvent les premiers à initier des restaurations. Pour tout cela, et bien d’autres actions des domaines si variés du développement local, nous saluons leur implication et condamnons les discours populistes répandant la suspicion contre toute représentation politique. 

Face à l’individualisme, des hommes et des femmes soucieux de tous 

La tendance à l’individualisme, à la perte du sens du bien commun et au rejet de l’autre, quand il est différent ou quand il vient d’ailleurs, nous inquiète. Souvent la peur puis la violence en sont les conséquences. Parfois même, des personnes ont le sentiment qu’elles ne sont plus accueillies là où, il y a quelques années encore, elles avaient toute leur place. 

Nous encourageons les candidatures aux élections municipales de 2014 des hommes et des femmes soucieux de tous, notamment dans les nouvelles générations. 

Forts de leur humanité, de leur disponibilité, forts aussi, s’ils en sont habités, de leur foi au Christ, ils pourront faire du nouveau, en renversant les mentalités dans le sens de l’amour et de l’Évangile. 

Au service du bien commun, ils sauront allier aspirations individuelles, justice sociale, démocratie et paix. Notre pays en vaut la peine. Nous engageons à mettre en œuvre, au niveau local, une vive attention à toutes formes de pauvretés et la conduite d’actions dynamiques et inventives pour le meilleur de la vie ensemble. 

Que chaque citoyen, en allant voter, montre sa volonté de prendre sa part dans la recherche du bien commun. 

Paris, le 11 décembre 2013 

Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille, Président
Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier, Vice-président
Mgr Pascal DELANNOY, Évêque de Saint-Denis, Vice-président
Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris
Mgr Jean-Claude BOULANGER, Évêque de Bayeux et Lisieux
Mgr François FONLUPT, Évêque de Rodez et Vabres
Mgr Jean-Paul JAMES, Évêque de Nantes
Mgr Hubert HERBRETEAU, Évêque d’Agen
Mgr Stanislas LALANNE, Évêque de Pontoise
Mgr Benoît RIVIÈRE, Évêque d’Autun, Chalon et Mâcon

Partager cet article
Repost0

Rechercher

Articles Récents