Le dernier pèlerinage des personnes malades, âgées ou handicapées, date de juillet 2019.
En 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, il n'a pu avoir lieu.
Cette année, une journée de pèlerinage sous l’égide de l’Hospitalité de Notre Dame de Lourdes, le dimanche 11 juillet, a été vécue et appréciée par les malades, accompagnés d'hospitaliers, à la Basilique-Sanctuaire Notre-Dame de Bon-Encontre.
Le pèlerinage diocésain à Lourdes, organisé par le service des pèlerinages, s'est déroulé du 12 au 14 juillet.
Lundi 12 juillet
Environ 40 pèlerins du Diocèse d’Agen ont pris la route de Lourdes, l'après-midi, dans un grand bus du SUA, accompagnés par Mgr Herbreteau, l'abbé Philippe d’Halluin (aumônier de l'HNDL), l'abbé Gérard Cousin (prêtre référent du Service des pèlerinages) et l'abbé Roger Aguettaz.
Nous avons récité la prière du matin et le chapelet-les mystères joyeux-entrecoupés par des chants à Marie, pour nous préparer à l'accueillir dans notre cœur.
Arrivés à Lourdes à 18h30, les pèlerins ont gagné leur lieu d'hébergement, la plupart logés à un étage de l'hôpital Saint-Frai, dans les chambres habituellement destinées aux malades, à raison d'une personne par chambre: belle expérience de s'installer dans une chambre de malades, pour mieux imaginer ce qu'ils peuvent vivre ou ressentir durant leur séjour.
Très bien accueillis par les religieuses (Les filles de Notre-Dame des Douleurs) et les bénévoles, nous avons partagé notre premier repas au réfectoire des malades, avant de participer à la procession Mariale, sur l'esplanade du sanctuaire.
La pluie nous a accompagnés tout au long de ce pèlerinage, mais, parfois, une éclaircie venait nous réconforter, comme ce premier soir, où un majestueux arc-en-ciel s'est imposé dans les nuages, signe de la présence de Dieu et de son alliance avec les hommes.
Mardi 13 juillet
Après la messe du diocèse, à la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien, nous avons rejoint le Mont des Espélugues, pour méditer et nous recueillir devant les quinze stations du chemin de croix monumental, dans la montagne. En cette période de pandémie, nous avons porté dans nos prières, les personnes malades et leurs proches, les personnels soignants et les responsables publics.
Certains ont pu suivre le chemin de croix de la Prairie, plus accessible aux personnes fatiguées ou se déplaçant avec difficultés. La pluie n'a découragé personne.
Après un repas chaud bien apprécié, nous avons pris le bus pour nous rendre à Bartrès, à 4 kms de
Lourdes. Soeur Marie-Pauline, originaire du Burkina Faso, de la communauté des Franciscaines Missionnaires de Marie, nous a accueillis dans l'église du village, datant du 14ème siècle, restaurée en 1855, dont le chœur est orné d'un magnifique retable du 18ème siècle, en bois sculpté et doré, représentant des scènes de la vie de Saint Jean-Baptiste.
Bernadette fut placée en nourrice, dans une ferme de Bartrès, chez Marie Lagües, jusqu'à l'âge de deux ans, puis y revint en 1857-1858, pour aider sa nourrice aux travaux ménagers et garder les moutons, qu'elle rassemblait à la bergerie, restée telle que la petite bergère l'a connue, classée monument historique.
De retour à Lourdes, certains pèlerins ont assisté à la procession eucharistique, dans la basilique souterraine Saint- Pie X, pendant que d'autres allaient dans les quelques magasins ouverts du centre ville. Nous nous sommes tous retrouvés pour partager un bon dîner au réfectoire, avant de rejoindre l'esplanade du sanctuaire, pour la procession Mariale, derrière la bannière du notre diocèse. D'autres diocèses (dont celui de Blois) participaient aussi à cette procession, avec quelques malades. Les flambeaux que nous tentions de garder allumés, n'ont pas résisté à la pluie et au vent.
En une marche lente et recueillie, rythmée par les prières et les chants, nous sommes arrivés devant la basilique du Rosaire et la statue illuminée de Marie. Comme à chaque fois et plus encore, on ressent beaucoup d'émotion, en communion avec nos frères et sœurs, en particulier ceux qui n'ont pu vivre ce pèlerinage.
Mercredi 14 juillet
A 10h, c'est la messe du sanctuaire, à la grotte, concélébrée par l'évêque de Blois et notre évêque en présence d'une vingtaine de prêtres et diacres, filmée et diffusée, en direct, sur KTO.
Voici quelques paroles, d'après l'homélie de Mgr Herbreteau:
« Marie est disponible, elle nous permet de croire en la présence de Dieu, pour nous abandonner, avec une confiance totale, dans l'espérance d'un monde plus fraternel. Ce pèlerinage doit nous aider à surmonter les obstacles, pour accompagner avec compassion les personnes fragiles et malades.
Ce temps fort nous permet de développer notre Foi, de la nourrir par nos prières et l'écoute de la
Parole, afin qu'elle grandisse en nous, témoins du Christ. »
« L'eucharistie permet de demeurer dans l'amour de Dieu »
Malgré les coups de tonnerre et le vent, nous avons été épargnés par les averses, pendant cette célébration en plein air.
De retour à Saint-Frai, nous avons apprécié un verre de l'amitié convivial et notre dernier repas au réfectoire, avant de reprendre, déjà, la route du retour à Agen, sous pluie battante...
Au cours de ce pèlerinage particulier, en l'absence de nos frères et sœurs malades, nous avons partagé des moments forts, en communion avec eux, dans la prière et reçu la grâce du regard bienveillant de Marie, qui nous soutient chaque jour.
L'année prochaine, nous espérons pouvoir accompagner de nombreux pèlerins notamment des personnes malades, handicapées ou âgées, au prochain pèlerinage organisé par notre Diocèse et par l’Hospitalité Notre Dame de Lourdes.
Que les futurs hospitaliers bénévoles se préparent à nous rejoindre et à participer à cette belle aventure, dans un échange d'amour fraternel !
Marie-Do, Claudine.
Homélie de Mgr Hubert HERBRETEAU pour la messe à la grotte lors du pèlerinage diocésain à Lourdes,
le mercredi 14 juillet 2021
Jn 15, 9-17
Chers diocésains de Blois et d’Agen,
« Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres » En ce temps de pèlerinage, laissons retentir en notre cœur ce commandement de Jésus.
Se retrouver à Lourdes conduit inévitablement à se poser la question, qu’est-ce que le Christ nous demande concrètement lorsqu’il nous dit : « Aimez-vous les uns les autres » ? Aimer nos compagnons dans un contexte de pèlerinage est une chose assez aisée, mais accompagner avec compassion des personnes malades ou handicapées tout au long de l’année c’est plus exigeant. Dans la vie de tous les jours, ce n’est pas si facile non plus d’aimer les voisins un peu bruyants, ce n’est pas facile de se supporter en famille, entre générations.
Aimer suppose oubli de soi, générosité, gratuité. Or dans la société d’aujourd’hui le chacun pour soi conduit à des conflits et parfois à des actes violents.
Deux difficultés se présentent aussi aux chrétiens au sujet de ce commandement de l’amour. D’une part, on considère parfois les chrétiens comme des gens un peu naïfs. « Ils parlent d’amour, mais la dure réalité de la vie est bien différente. » D’autre part, l’autre difficulté vient du manque de cohérence entre les actes et les paroles. « Les chrétiens parlent d’amour mais ils vivent comme tout le monde, avec des jalousies, des rancunes, des envies de vengeance. Ils ne sont pas cohérents. »
La parole de Jésus entendue à l’instant est à méditer en ce temps d’indifférence, de violence et de colère. Ce pèlerinage à Lourdes devrait nous apaiser, nous lancer comme un nouveau défi. Malgré les obstacles nous sommes invités à nous aimer les uns les autres et à témoigner autour de nous de l’amour que le Christ nous offre.
Demeurez dans mon amour
Pour cela je vous propose de méditer l’Évangile en pensant à ce que fut l’attitude de la Vierge Marie. Elle a entendu son fils prononcer cette parole : « Demeurez dans mon amour ! »
Marie l’Immaculée Conception est une femme toute disponible à l’action de Dieu en elle. Conçue sans péché, elle ne manifeste aucun obstacle à la puissance transformatrice de l’Amour. Elle est ainsi notre mère et notre soeur sur le chemin d’humanité au goût parfois âpre, notre modèle dans l’écoute de la Parole faite chair.
Ainsi l’Immaculée Conception est notre mère, la mère de l’Église. Elle enfante l’Église. Elle veut que nous soyons nous aussi immaculés, sans péché.
La place de Marie dans notre vie de foi nous aide à croire en la promesse de Dieu. Nous sentons alors Marie nous prendre par la main lorsque nous traversons des moments de crise profonde, ne sachant plus en qui et en quoi placer notre confiance.
Notre pèlerinage nous invite à nous tourner vers Marie. Marie sait que la merveille est de croire en un Dieu qui veut notre bonheur, qui nous accompagne sur nos routes humaines, dans un temps troublé comme le nôtre.
La joie parfaite
Le commandement de l’amour va de pair avec une joie profonde, celle de se sentir aimé par Dieu et celle de vouloir aimer ceux qui nous entourent. Jésus ajoute cette affirmation : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite ».
Le oui joyeux de Marie est un chemin pour notre foi. Nous sommes tous invités à écouter la Parole de Dieu, à la comprendre, la méditer, l’actualiser, la goûter avec joie.
Comment comprendre ce que Dieu nous dit ? Pour cela les lieux de partage, de solitude et de retrait loin de l’agitation du monde, les temps de prière et de pèlerinage sont indispensables. Il s’agit de répondre joyeusement à l’appel de Dieu. Dans l’Église, les appels sont différents les uns des autres. Mais ce sont tous des appels à aimer, à donner notre vie , à rendre le monde plus fraternel.
Marie est vraiment un modèle pour les chrétiens que nous sommes. Notre joie profonde s’exprime dans une confiance totale en Jésus, un abandon. Nous reconnaissons notre petitesse, notre pauvreté, mais nous devons aussi avoir un grand sens de la grandeur de Dieu : « Le puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom… Il élève les humbles. »
Notre foi se développe, progresse. Des événements difficiles, douloureux, éprouvants peuvent la faire chanceler. Mais à l’inverse, si nous affinons notre regard de foi, si nous nourrissons notre foi par une vie de prière, par les sacrements, par l’écoute de la Parole de Dieu, notre foi progressera.
Saint Camille de Lellis
En ce jour où nous faisons mémoire de saint Camille de Lellis, le commandement de Jésus de nous aimer les uns les autres, de demeurer dans son amour et de trouver la joie parfaite prend toute sa densité. Camille de Lellis s’est converti au Christ et il s’est dévoué aux plus souffrants. Malade lui-même, en raison d’un ulcère à la jambe, il est contraint à fréquenter les hôpitaux. Il découvre la détresse des malades. Il rassemble autour de lui des disciples désireux de soigner les malades comme s’ils soignaient le Christ.
Chers amis hospitaliers, prenez modèle sur ce saint dont le charisme rayonne ! Que l’eucharistie nous donne de demeurer toujours davantage dans l’amour que le Christ nous offre. Amen !
Mgr Hubert HERBRETEAU
Grotte de Lourdes, le mercredi 14 juillet 2021