« Mon espoir est que, en plus d’être une fête du sport, cette [compétition] puisse devenir une fête de solidarité entre les peuples. Cela présuppose toutefois que les rencontres de football soient considérées pour ce qu’au fond elles sont : un jeu et dans le même temps une occasion de dialogue, de compréhension, d’enrichissement humain réciproque. Le sport n’est pas seulement une forme de divertissement, mais aussi (…) un instrument pour communiquer des valeurs qui promeuvent le bien de la personne humaine et contribuent à la construction d’une société plus pacifique et fraternelle. Pensons à la loyauté, la persévérance, l’amitié, le partage, la solidarité. De fait, beaucoup de valeurs et d’attitudes promues par le football se révèlent importantes non seulement sur le terrain, mais dans tous les domaines de l’existence, et concrètement dans la construction de la paix. Le sport est une école de paix, il nous enseigne à construire la paix.
En ce sens, je voudrais souligner trois leçons de la pratique sportive, trois attitudes fondamentales pour la cause de la paix : le besoin de s’entraîner, le ‘’fair play’’ et le respect entre adversaires.
En premier lieu, le sport nous enseigne que, pour gagner, il est nécessaire de s’entraîner. Dans cette pratique sportive, nous pouvons voir la métaphore de notre vie. Dans la vie, il faut lutter, « s’entraîner », s’efforcer d’obtenir des résultats importants. L’esprit sportif devient ainsi une image des sacrifices nécessaires pour grandir dans les vertus qui forment le caractère d’une personne. Si, pour qu’une personne s’améliore, est nécessaire un « entraînement » important et constant, que d’efforts supplémentaires faudra-t-il accomplir pour parvenir à la rencontre et la paix entre les individus et entre les peuples ! Il faut beaucoup « s’entraîner »...
Le football peut et doit devenir une école pour l’édification d’une « culture de la rencontre », qui permette la paix et l’harmonie entre les peuples. Et ici vient à notre aide une deuxième leçon de la pratique sportive : apprenons ce que le ‘’fair play’’ du football peut nous enseigner. Dans le jeu d’équipe il faut penser en premier lieu au bien du groupe, et non à soi-même. Pour gagner, il faut surmonter l’individualisme, l’égoïsme, toutes les formes de racisme, d’intolérance et d’instrumentalisation de la personne humaine. Ce n’est pas seulement au football que « jouer perso » constitue un obstacle au bon résultat de l’équipe; parce que lorsque nous « jouons perso » dans la vie, en ignorant les personnes qui nous entourent, toute la société en pâtit.
La dernière leçon du sport utile pour la paix est le respect dû entre adversaires. Le secret de la victoire, sur le terrain, mais aussi dans la vie, est de savoir respecter mon coéquipier, mais aussi mon adversaire. Personne ne gagne tout seul, ni sur le terrain, ni dans la vie ! Que personne ne s’isole ou ne se sente exclu ! Non à la ségrégation, non au racisme ! Et, s’il est vrai que, au terme de cette [compétition], une seule équipe pourra brandir la coupe du vainqueur, il est tout aussi vrai que, en apprenant la leçon que le sport nous enseigne, tout le monde en sortira vainqueur, en renforçant les liens qui nous unissent.
(…) Puisse cette compétition se dérouler en toute sérénité et tranquillité, toujours dans le respect réciproque, dans la solidarité et dans la fraternité entre hommes et femmes qui se reconnaissent membres d’une seule famille. »
Pape François,
12 juin 2014