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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 11:55

30ème Journée mondiale du malade, le 11 février 2022

et dimanche de la Santé le 13 février 2022

Journée mondiale du malade - Dimanche de la santé

Depuis 1992, l'Église universelle célèbre tous les 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, la Journée Mondiale du Malade. Son thème cette année, “Heureux !”.

 

Qu’est-ce que le Dimanche de la Santé ?

 

En France, cet événement se vit en paroisse à l’occasion du Dimanche de la Santé, généralement le dimanche le plus proche du 11 février. L’Église est présente sur le terrain de l’accompagnement, au sein des aumôneries hospitalières avec ses équipes de bénévoles qui œuvrent aux côtés d’associations laïques où tant de personnes de bonne volonté s’engagent aussi. Encourager tous ces volontaires, qui partout en France dans les plus petits villages et les plus grands hôpitaux, dans la discrétion et la simplicité, se rendent présentes au jour le jour à l’autre, malade, seul, isolé, est l’une des dimensions du Dimanche de la santé. Les inviter à approfondir leur engagement, à poursuivre leur formation, à donner du sens à ce service et à cette mission aussi.

 

"Nous devons être témoins auprès des malades de cet Évangile qui peut les aider à se remettre debout."

 

Poursuivre sur le site de la Conférence des évêques de France : ici

 

Prière pour le dimanche de la Santé 2022

 

Seigneur Jésus,

Toi l’homme des Béatitudes, toi, le pauvre, le doux,

Le juste, le miséricordieux, donne-nous de vivre

Par toi, avec Toi et en Toi.

Quelques soient les évènements

Que nous traversons ou les difficultés

Que nous avons à affronter,

Permets que nous n’oublions jamais

Que Tu marches avec nous,

Que Tu nous prends par la main,

Et qu’être heureux,

C’est te savoir à nos côtés

Quoi qu’il nous advienne.

Ainsi soit-il.

 

Chantal Lavoillotte

Message du Pape François pour la 30ème Journée Mondiale du Malade

 

Soyez miséricordieux, comme votre père est miséricordieux » (Lc 6, 36). Se tenir à côté de celui qui souffre sur le chemin de la charité.

 

Chers frères et sœurs,

 

Il y a trente ans, saint Jean-Paul II institua la Journée Mondiale du Malade pour sensibiliser le peuple de Dieu, les institutions sanitaires catholiques et la société civile à l’attention envers les  malades et envers tous ceux qui prennent soin d’eux.[1]

 

Nous sommes reconnaissants envers le Seigneur pour le chemin parcouru au cours de ces  années dans les Églises particulières du monde entier. Beaucoup de pas en avant ont été accomplis,  mais il reste encore une longue route à parcourir pour assurer à tous les malades, notamment dans  les lieux et dans les situations de plus grande pauvreté et d’exclusion, les soins dont ils ont besoin,  ainsi que l’accompagnement pastoral, afin qu’ils puissent vivre le temps de la maladie en étant unis  au Christ crucifié et ressuscité. Que la 30ème Journée Mondiale du Malade – dont la célébration  culminante ne pourra pas avoir lieu comme prévu, à cause de la pandémie, à Arequipa, au Pérou,  mais se tiendra dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican – puisse nous aider à grandir en proximité et dans le service des personnes malades et de leurs familles.

 

1 - Miséricordieux comme le Père

 

Le thème choisi pour cette trentième Journée : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36), oriente avant tout notre regard vers Dieu « riche en miséricorde »  (Ep 2, 4), qui regarde toujours ses enfants avec un amour de père, même lorsqu’ils s’éloignent de lui. De fait, la miséricorde est, par excellence le nom de Dieu, qui exprime sa nature, non pas à la  manière d’un sentiment occasionnel, mais comme une force présente dans tout ce qu’il accomplit. Il  est à la fois force et tendresse. Voilà pourquoi nous pouvons dire, avec stupeur et reconnaissance, que la miséricorde de Dieu comporte à la fois la dimension de la paternité et celle de la maternité  (cf. Is 49, 15), car il prend soin de nous avec la force d’un père et avec la tendresse d’une mère, toujours désireux de nous donner la vie nouvelle dans l’Esprit Saint.

 

2 - Jésus, miséricorde du Père

 

Le témoin suprême de l’amour miséricordieux du Père envers les malades est son Fils  unique. Combien de fois les Évangiles nous rapportent-ils les rencontres de Jésus avec des personnes frappées par différentes maladies. Il « parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs  synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute  langueur parmi le peuple » (Mt 4, 23). Nous pouvons nous demander : pourquoi cette attention particulière de Jésus à l’égard des malades, au point que celle-ci devient même l’œuvre principale dans le cadre de la mission des apôtres, envoyés par le Maître annoncer l’Évangile et guérir les malades ? (cf. Lc 9, 2).

 

Un penseur du XXème siècle nous suggère une raison : « La douleur isole d’une manière  absolue et c’est de cet isolement absolu que naît l’appel à l’autre, l’invocation à l’autre ».[2] Quand  une personne, dans sa propre chair, fait l’expérience de la fragilité et de la souffrance à cause de la maladie, son cœur devient lourd, la peur s’accroît, les interrogations se multiplient, la demande de  sens pour tout ce qui arrive devient plus urgente. Comment ne pas rappeler, à ce propos, les  nombreux malades qui, durant cette période de pandémie, ont vécu dans la solitude d’un service de  soins intensifs la dernière partie de leur existence, certes soignés par de généreux agents de santé,  mais éloignés de l’affection des êtres qui leur étaient les plus chers et des personnes les plus  importantes de leur vie terrestre ? D’où l’importance d’avoir auprès de soi des témoins de la charité de Dieu qui, à l’exemple de Jésus, miséricorde du Père, versent sur les plaies des malades l’huile de  la consolation et le vin de l’espérance.[3]

 

3 - Toucher la chair souffrante du Christ

 

L’invitation de Jésus à être miséricordieux comme le Père acquiert une signification  particulière pour les personnels de santé. Je pense aux médecins, aux infirmiers, aux laborantins, à  ceux qui sont préposés à l’assistance et au soin des malades, de même qu’aux nombreux volontaires  qui donnent de leur précieux temps à ceux qui souffrent. Chers opérateurs de santé, votre service  auprès des malades, accompli avec amour et compétence, transcende les limites de la profession  pour devenir une mission. Vos mains qui touchent la chair souffrante du Christ peuvent être un  signe des mains miséricordieuses du Père. Soyez conscients de la grande dignité de votre profession, comme de la responsabilité qu’elle comporte.

 

Bénissons le Seigneur pour les progrès que la science médicale a accomplis surtout ces  derniers temps ; les nouvelles technologies ont permis d’établir des parcours thérapeutiques qui sont  d’un grand bénéfice pour les malades ; la recherche continue à apporter sa précieuse contribution  pour combattre d’anciennes et de nouvelles pathologies ; la médecine de rééducation a largement  développé ses connaissances et ses compétences. Mais tout cela ne doit jamais nous faire oublier la  singularité de chaque malade, avec sa dignité et ses fragilités. [4] Le malade est toujours plus  important que sa maladie et c’est pourquoi toute approche thérapeutique ne peut pas négliger  l’écoute du patient, son histoire, ses angoisses et ses peurs. Même lorsqu’il n’est pas possible de  guérir, il est toujours possible de soigner, il est toujours possible de consoler, il est toujours possible  de faire sentir une proximité qui manifeste de l’intérêt davantage pour la personne que pour sa  pathologie. C’est pourquoi je souhaite que les parcours de formation des personnels de santé soient  capables de rendre disponible à l’écoute et à la dimension relationnelle.

 

4 - Les lieux de soins, maisons de miséricorde 

 

La Journée Mondiale du Malade constitue aussi une occasion propice pour faire porter notre  attention sur les lieux de soins. Au cours des siècles, la miséricorde envers les malades a conduit la  communauté chrétienne à ouvrir d’innombrables “ auberges du bon Samaritain ”, où les malades de  tout genre pourraient être accueillis et soignés, surtout ceux qui ne trouvaient pas de réponse à leur  question de santé, à cause de leur indigence ou de l’exclusion sociale ou encore des difficultés de soigner certaines pathologies. Dans ces situations, ce sont les enfants, les personnes âgées et les  personnes les plus fragiles qui en font les frais. Miséricordieux comme le Père, de nombreux  missionnaires ont accompagné l’annonce de l’Évangile par la construction d’hôpitaux, de  dispensaires et de maison de soins. Ce sont des œuvres précieuses à travers lesquelles la charité chrétienne a pris forme, et l’amour du Christ dont ses disciples ont témoigné, est devenu plus  crédible. Je pense surtout aux populations des régions les plus pauvres de la planète, où il faut parfois parcourir de longues distances pour trouver des centres de soins qui, malgré leurs ressources  limitées, offrent ce qui est disponible. La route est encore longue et dans certains pays recevoir des soins appropriés demeure un luxe, comme l’atteste, par exemple, le peu de vaccins disponibles  contre le covid-19 dans les pays les plus pauvres ; mais encore plus le manque de soins pour des  pathologies qui nécessitent des médicaments bien plus simples.

 

Dans ce contexte, je désire réaffirmer l’importance des institutions catholiques de santé : elles sont un précieux trésor à soutenir et sur lequel veiller ; leur présence a caractérisé l’histoire de  l’Église en raison de leur proximité avec les malades les plus pauvres et les situations les plus oubliées.[5] Combien de fondateurs de familles religieuses ont su écouter le cri de frères et de sœurs  privés d’accès aux soins ou mal soignés et se sont prodigués à leur service ! Aujourd’hui encore,  même dans les pays les plus développés, leur présence constitue une bénédiction car elles peuvent  toujours offrir, en plus des soins du corps avec toute la compétence nécessaire, la charité pour  laquelle le malade et sa famille sont au centre de l’attention. À une époque où la culture du déchet  est si répandue et où la vie n’est pas toujours reconnue digne d’être accueillie et vécue, ces établissements, en tant que maisons de la miséricorde, peuvent être exemplaires pour soigner et  veiller sur chaque existence, même la plus fragile, de son commencement jusqu’à son terme naturel.

 

5 - La miséricorde pastorale : présence et proximité 

 

Au long du cheminement de ces trente années, la pastorale de la santé a vu également son  indispensable service être toujours plus reconnu. Si la pire discrimination dont souffrent les pauvres  – et les malades sont les pauvres en santé – est le manque d’attention spirituelle, nous ne pouvons  pas manquer de leur offrir la proximité de Dieu, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des  Sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi.[6] À ce propos,  je voudrais rappeler qu’être proche des malades et leur offrir un accompagnement pastoral n’est pas  seulement la tâche réservées à quelques ministres spécifiquement dévoués à cela. Visiter les  malades est une invitation que le Christ adresse à tous ses disciples. Combien de malades et de  personnes âgées vivent chez eux et attendent une visite ! Le ministère de la consolation est un  devoir de tout baptisé, en se souvenant de la parole de Jésus : « J’étais malade et vous m’avez  visité » (Mt 25, 36).

 

Chers frères et sœurs, à l’intercession de Marie, santé des malades, je confie tous les  malades et leurs familles. Unis au Christ, qui porte sur lui la douleur du monde, puissent-ils trouver  sens, consolation et confiance. Je prie pour tous les personnels de santé afin que, riches en  miséricorde, ils offrent aux patients, en plus des soins adaptés, leur proximité fraternelle.

 

À tous, je donne de tout cœur la Bénédiction apostolique.

 

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 10 décembre 2021, mémoire de Notre Dame de Lorette.

 

François

 

[1] Cf. S. Jean-Paul II, Lettre au Cardinal Fiorenzo Angelini, Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale des  Services de la Santé, pour l’Institution de la Journée Mondiale du Malade (13 mai 1992).

 

[2] E. Lévinas, « Une éthique de la souffrance », in Souffrances. Corps et âme, épreuves partagées, sous la direction de  J.-M. von Kaenel, Autrement, Paris 1994, pp. 133-135.

 

[3] Cf. Missel Romain, Préface commune VIII, Jésus bon Samaritain.

 

[4] Cf. Discours “A la Fédération nationale des ordres des médecins chirurgiens et des odontologues italiens, 20  septembre 2019».

 

[5] Cf. Angélus à l’hôpital “ Gemelli ” de Rome, 11 juillet 2021.

 

[6] Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), 200.

 

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