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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 14:23
Brooklyn Museum - Le Baptême de Jésus par James Tissot.

Brooklyn Museum - Le Baptême de Jésus par James Tissot.

L'Église catholique, dans le rite romain, fête le baptême du Seigneur le dimanche qui suit l'Épiphanie. Là où l'Épiphanie, n'étant pas de précepte, est transférée au dimanche 7 (ou 8) janvier, le baptême du Seigneur est célébré le lendemain, lundi 8 (ou 9).

 

Cet événement de la vie de Jésus raconté par les quatre évangélistes

 

Le baptême du Christ est un des événements de la vie de la Jésus les plus assurés historiquement. En effet, les quatre évangélistes le mentionnent.

 

Église fête le baptême du Seigneur le dimanche qui suit la solennité de l’Épiphanie. Alors que l’événement de sa naissance dans la crèche de Bethléem avait été réservé à quelques témoins privilégiés (Marie et Joseph, les bergers, les mages et les anges), son baptême dans les eaux du Jourdain est sa première manifestation publique : ses disciples ainsi qu’une foule de pécheurs sont rassemblés autour de lui.

 

Le récit du baptême de Jésus des mains de son cousin saint Jean-Baptiste est relaté par quatre sources différentes et néanmoins concordantes. Saints Matthieu, Luc, Marc et Jean rapportent comment les cieux se déchirèrent et l’Esprit, tel une colombe, descendit sur lui. Les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, et Luc) décrivent une voix venant des cieux qui prononce : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Jean vient confirmer sa paternité divine en faisant dire à Jean-Baptiste : « C’est lui le Fils de Dieu. »

 

Il ne s’agit pas du seul événement de la vie du Christ rapporté par les quatre évangélistes. Il en est de même pour la Nativité et sa Passion par exemple. Voici les quatre passages en question qui s’éclairent et se répondent mutuellement.

 

Évangile de Matthieu

 

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3, 13, 17)

 

Évangile de Luc

 

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Lc 3, 21-22)

 

Évangile de Marc

 

En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Mc 1, 9-11)

 

Évangile de Jean

 

« Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »

 

Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

 

Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (Jn 1, 25-34)

 

Le baptême du Seigneur, mystère de solidarité avec les pécheurs

 

Andrea Verrocchio [CC BY-SA 4.0]

Andrea Verrocchio [CC BY-SA 4.0]

En plongeant dans le Jourdain, le Christ inaugure sa vie publique dans l’eau de nos misères humaines. Il rejoint les pécheurs sur le lieu-même de leur existence concrète.

 

Le dimanche qui suit la solennité de l’Épiphanie, l’Église fête le baptême de Notre Seigneur. L’Épiphanie était sa manifestation à toutes les nations. Le baptême constitue le commencement de sa vie publique. Les deux événements sont donc liés, même si l’âge du principal protagoniste n’est pas le même à l’occasion des deux événements !

 

Une première apparition surprenante

Pour la première apparition publique du Christ, le lecteur de l’Évangile est surpris d’avoir affaire à une manifestation aussi peu éclatante. En cette journée inaugurale, le Messie descend en effet dans les mêmes eaux que celles où plongent les pénitents qui confessent leurs péchés ! Stupéfiant préambule du ministère public du Sauveur du monde !

 

Le Baptiste lui-même n’est pas loin d’en être scandalisé. En fait, ce geste paradoxal de la part de Jésus s’explique par sa solidarité avec les pécheurs. Car le Christ n’est pas solidaire des hommes seulement en pensée ou en paroles. Il vient nous rejoindre sur le lieu même de nos existences concrètes. Il partage tout avec nous, les hauts comme les bas, à l’exception du péché bien sûr. Entre lui et nous, c’est à la vie, à la mort !

 

Le point le plus bas de la terre

La vallée du Jourdain est le point le plus bas de la terre : Jésus ne pouvait opérer meilleur choix pour signifier et réaliser cette descente du Verbe parmi nous. Durant sa vie publique, il ne restera pas, tel un enfant sage, dans le Temple de Jérusalem en tant que hiérophante. Sa mission le conduira au contraire le long des routes escarpées et cabossées qu’emprunte l’humanité, et sur lesquelles elle tente, cahin-caha, de rejoindre le port de l’éternité.


Mais ce qu’il faut surtout retenir du mystère du baptême du Seigneur, c’est la mission qu’il inaugure, et que le Père l’a chargé de réaliser : reprendre à bras-le-corps toute la Création qui s’était détournée de Lui, afin de la Lui ramener. Cette mission requérait donc que le Christ la soulevât, non pas en l’agrippant par l’encolure, ou en la hissant à lui comme par une poignée, ainsi qu’on le fait avec un colis ou une valise, mais en la prenant sur les épaules. Or, pour réaliser pareille tâche, le Messie devait se baisser au niveau de la brebis blessée, gisant à terre. Ce qui explique que l’Oint du Seigneur se soit fait solidaire des hommes, au point de descendre aussi bas que leurs péchés les avaient conduits.

 

Une préfiguration de la Croix

Cependant, la plongée dans le Jourdain n’était que la préfiguration de la descente vertigineuse du Fils dans les ténèbres de la Croix. Sur le Golgotha, il goûtera pleinement le fruit amer du péché. Mais c’est là également qu’il ressaisira intégralement la créature par-dessous, afin de la ramener au Père. Là, il sera pleinement configuré aux pécheurs qu’il est venu appeler. Là, sur le Calvaire, il les rejoindra sur le lieu même de leur déréliction — mais ce sera pour les amener à la Résurrection.

 

« Ce sont nos maladies qu’il portait, nos douleurs dont il prenait la charge. » dit l’Écriture du Serviteur souffrant. Cette prophétie s’applique sans peine au ministère de Jésus. Les eaux du Jourdain ne devaient pas particulièrement briller par leur propreté tandis que Jean le baptisait. Aujourd’hui encore, en ces temps d’apostasie de grande ampleur, nous baignons tous, d’une façon ou d’une autre, dans le grand fleuve de l’indifférence religieuse. Dieu est devenu un étranger sur cette terre. Le Créateur n’est plus chez lui au sein de la Création ! Il nous a voulu libres : Il est servi !

 

Un mystère qui irrigue nos existences

Les difficultés rencontrées sur nos chemins de foi ne sont pas inutiles pour autant. Car si la Providence a placé nos existences dans un monde aussi sécularisé que le nôtre, dans une société livrée aux idoles, n’est-ce pas pour que nous continuions l’œuvre du Fils ? Comme lui, nous avons à nous rendre solidaires de nos frères en quête d’une improbable espérance, d’un amour vrai, non frelaté. À l’instar de Jésus, ne désespérons pas d’évoluer dans les eaux croupissantes d’un monde ignorant les sources de la vraie joie.

 

Aussi, si notre vie de foi nous paraît parfois ardue, crucifiante, cela tient à ce que le Ressuscité désire que nous l’aidions à porter l’incrédulité du monde. Ce qui suppose que nous « descendions » à notre tour, de sorte à vivre côte à côte avec nos frères, à les rejoindre aussi loin qu’ils soient tombés dans l’incroyance, de la même façon que le Messie descendit jadis dans les eaux du Jourdain.

Source : Jean-Michel Castaing - Aleteia

 

Quel est le sens du baptême du Christ  ?

 

Les quatre évangiles attestent du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain des mains de Jean le Baptiste. Quelle est sa signification  ? Réponse en une courte vidéo.

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